Maison Lejaby, emblématique marque de lingerie, reprise par un consortium franco-indonésien

Des mannequins présentent des créations de la maison de lingerie française Lejaby lors d’un défilé marquant le 130ᵉ anniversaire de la création de l’entreprise, au Lido à Paris, le 27 mai 2014.

Nouvel épisode dans le déclin d’une marque française emblématique : l’enseigne de lingerie Maison Lejaby, placée en redressement judiciaire en janvier, a été reprise par un montage franco-indonésien mais seule la moitié de ses emplois seront préservés, selon des sources concordantes. Le tribunal de commerce de Lyon a statué le 7 mai dans ce dossier.

Il a choisi l’offre de reprise déposée par une société composée du groupe indonésien Mirae et de la société française GC Consult, a précisé Olivier David, secrétaire du CSE (comité social et économique) et représentant CFDT de Maison Lejaby.

Face à d’autres candidats, ce repreneur « était le mieux-disant par rapport à la pérennité de la société et la reprise des effectifs », a-t-il indiqué, précisant que vingt-quatre salariés allaient être repris sur quarante-neuf.

Réorganisation et reprise des lieux par les nouveaux propriétaires

Le montant de la cession est de 453 000 euros. La réorganisation va concerner tous les secteurs d’activité au siège à Rillieux-la-Pape (Rhône), dans les magasins à Paris et Lyon, et dans les corners de grands magasins, selon M. David.

Depuis le 8 mai, les nouveaux repreneurs sont au siège pour prendre possession des lieux. Ils « veulent travailler “à façon” comme on faisait auparavant. Pour l’instant, ils ne veulent pas changer le lieu de production qui était chez Isatex », un groupe tunisien, a indiqué M. David.

Maison Lejaby, qui a lancé ses premiers soutiens-gorge en 1930 et s’était hissée à la fin des années 1960 à la deuxième place de la lingerie française, avait été placé en liquidation judiciaire en 2011.

Des difficultés persistantes et un changement de propriétaire

Devenue symbole du « made in France » en péril lors de la campagne présidentielle de 2012, l’enseigne avait alors été reprise par Alain Prost, ex-PDG de l’italien La Perla et ancien directeur général de Chantelle, qui avait conservé 195 salariés sur les 450 que comptait l’entreprise.

Environ trois ans plus tard, l’entreprise, touchée par la crise en Russie et en Ukraine qui représentaient alors 30 % de son chiffre d’affaires (28 millions d’euros), avait dû supprimer 30 % de ses effectifs.

L’entrepreneur-investisseur Thierry Le Guénic avait ensuite acquis l’enseigne en 2019. Maison Lejaby n’est pas la seule société rachetée par Thierry Le Guénic à avoir subi un funeste sort.

Il avait également repris, en 2020, Habitat, placée en liquidation judiciaire le 28 décembre 2023, et la marque d’habillement Burton of London, placée en février en liquidation judiciaire.

Le Monde avec AFP

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