François-Xavier Bellamy lance sa campagne des européennes en affichant son soutien aux agriculteurs

A la belle saison, le corps de ferme de Bertrand et Isabelle Chauffier, dans l’Oise, accueille des mariages. « On cultive surtout des céréales et des betteraves. On organise aussi des chasses commerciales dans la propriété. On doit se diversifier pour survivre », raconte l’exploitant agricole de 58 ans. Mercredi 24 janvier, le couple a accueilli un événement dont on ignore encore s’il sera heureux : le début de campagne de François-Xavier Bellamy pour les élections européennes du 9 juin.

Tête de liste du parti Les Républicains (LR), comme en 2019, l’eurodéputé écoute, pendant près de deux heures, le récit d’une douzaine d’agriculteurs réunis avec l’aide de Julien Dive, député LR de l’Aisne, la circonscription voisine, et spécialiste des questions agricoles. Les échanges sont à la fois methods et personnels. Les larmes se mélangent parfois aux sigles et autres acronymes, ces différentes normes qui rythment un quotidien où la journée start souvent devant l’ordinateur, avant même de mettre le nez dehors.

La colère est contenue mais perceptible, au second où l’Oise voit ses premières routes bloquées par des agriculteurs. « C’est horrible d’entendre des gens solides et travailleurs presque en pleurs au second d’évoquer leurs difficultés », explique M. Bellamy, accompagné d’Anne Sander, eurodéputée LR et négociatrice de la politique agricole commune pour le Parti populaire européen.

« On s’est fait traîner dans la boue »

Lors des discussions, l’Union européenne se retrouve très vite sur le banc des accusés. En trigger, la multiplication des normes environnementales et la concurrence de produits présents sur le marché français sans respecter ces mêmes normes, selon les agriculteurs présents. C’est le cas de la betterave à sucre ukrainienne « bourrée d’OGM », accuse l’un des contributors. Vincent Vecten s’excuse presque de sa virulence contre l’Europe. « Dans un territoire marqué par la première guerre mondiale comme ici, on sait ce qu’on lui doit : la paix, observe ce cultivateur et producteur de sapins. Mais aujourd’hui, l’Europe nous emmerde plus qu’elle nous protège. »

François-Xavier Bellamy acquiesce et prolonge l’analyse avec des mots plus choisis. Augmentation des jachères, diminution draconienne des phytosanitaires, augmentation exponentielle des normes environnementales… Le candidat LR dépeint une Commission européenne qui « a voulu protéger l’environnement contre les agriculteurs » avec le « Pacte vert », en vue de rendre l’Europe climatiquement neutre en 2050.

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