Commission européenne : l’Italien Raffaele Fitto, ministre de Giorgia Meloni, obtient une vice-présidence

Le ministre des affaires européennes italien, Raffaele Fitto, au Palazzo Chigi à Rome, le 24 juin 2024.

En dépit des critiques à gauche et au centre de l’échiquier politique européen, l’Italien Raffaele Fitto, ministre des affaires européennes du gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni, a été nommé mardi 17 septembre vice-président de la Commission européenne.

La nomination attendue à ce poste de ce membre du parti postfasciste Fratelli d’Italia (FDI) de Mme Meloni a provoqué ces dernières semaines une levée de boucliers au sein des forces de gauche et du centre au Parlement européen, où son audition s’annonce houleuse.

La nouvelle Commission européenne, qui compte six vice-présidents au total (deux hommes et quatre femmes) aux côtés d’Ursula von der Leyen, doit encore recevoir l’aval des eurodéputés avant d’entrer en fonctions. M. Fitto, 55 ans, aura la responsabilité des politiques de cohésion régionale dans l’Union européenne (UE) et des réformes.

Cette nomination « est une excellente nouvelle qui confirme la crédibilité et le rôle important que l’Italie continuera à exercer en Europe », s’est félicité le ministre des affaires étrangères italien, Antonio Tajani. Rome ambitionnait d’obtenir le poste de vice-président chargé de l’économie pour son ministre des affaires européennes, considéré comme l’un des rares pro-européens au sein du gouvenement Meloni.

Des décisions « collégiales »

Mais ce portefeuille revient finalement au Français Stéphane Séjourné après d’intenses tractations entre Mme von der Leyen et les autorités françaises, à la suite de la démission surprise, annoncée lundi, du commissaire Thierry Breton.

Interrogée sur l’attribution des politiques de réforme au membre d’un gouvernement d’extrême droite, peu favorable à la cause européenne, Mme von der Leyen a rappelé que les décisions de la Commission étaient « collégiales », et qu’aucun commissaire ne pouvait imposer ses vues. « Chaque décision est une décision de tout le collège » des commissaires, a-t-elle affirmé devant la presse à Strasbourg.

Considéré comme l’un des membres les plus modérés du gouvernement et doté d’une longue expérience européenne, M. Fitto est actuellement chargé de superviser le déblocage et la gestion des fonds du plan européen de relance, dont l’Italie est la première bénéficiaire avec 200 milliards d’euros.

Longtemps proche de l’ex-premier ministre Silvio Berlusconi, M. Fitto est considéré comme de sensibilité centriste, ce qui en fait un partenaire plus acceptable pour Bruxelles. L’Italie est un des six membres fondateurs de l’UE et le portefeuille attribué à M. Fitto reflète « l’importance » de ce pays, a aussi dit Mme von der Leyen.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu