Aux Etats-Unis, la diminution de l’inflation et la faiblesse des créations d’emplois ouvrent la voie à une baisse des taux

Dans un supermarché Walmart, à Secaucus, dans le New Jersey, le 11 juillet 2024.

La voie est définitivement libre pour une baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed). L’inflation annuelle est tombée à 2,5 % en août, selon les chiffres publiés par le ministère du travail, mercredi 11 septembre. C’est son plus bas niveau depuis février 2021. « Le rapport d’aujourd’hui montre que nous tournons la page de l’inflation », s’est réjoui Lael Brainard, conseillère économique du président Joe Biden, alors que la hausse des prix avait atteint un maximum de 9,1 % en juin 2022. Hors énergie et alimentation, la hausse reste à 3,2 %, chiffre un peu moins bon qu’attendu. Cela, en raison des prix du logement – location et achat –, toujours élevés après l’envolée post-Covid-19 des prix et celle des emprunts hypothécaires.

Au mois le mois, la tendance est similaire, avec une hausse générale des prix de 0,2 point. Ce chiffre très correct doit être mis en miroir avec ceux de l’emploi, la mission de la Fed étant double : assurer la stabilité des prix et favoriser le plein-emploi. Or le marché de l’emploi se refroidit rapidement. Ainsi, en août, le pays n’a créé que 142 000 postes, après un mauvais mois de juillet (89 000). Conclusion : il est temps de desserrer l’étau sur l’économie nationale.

Les marchés débattent pour savoir si la Fed réduira ses taux, actuellement fixés au-delà de 5,25 % – un record depuis 2006 –, d’un quart ou d’un demi-point à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire, mercredi 18 septembre. Beaucoup d’arguments sont en faveur d’une baisse mesurée d’un quart de point : d’abord, le recul de l’inflation reste fragile ; ensuite, baisser d’un demi-point pourrait faire paniquer les marchés – attestant que la récession se profile et que la Fed est en retard d’une bataille –, mais aussi accentuer la morosité économique, alors que la Réserve fédérale s’emploie, depuis des années, à être prévisible.

Signaux mitigés

De plus, il s’agit de la dernière réunion de l’institution avant l’élection présidentielle de novembre, et son président, Jerome Powell, doit absolument ne pas être soupçonné de mener une politique partisane. Donald Trump l’a accusé ces derniers mois de vouloir baisser les taux afin d’aider les démocrates et a expliqué qu’il voulait, en cas de retour à la Maison Blanche, avoir son mot à dire sur la fixation de la politique monétaire. De la lenteur et de la sérénité, voilà le prix de l’indépendance qui devrait conduire la Fed à privilégier un mouvement prudent. « Une réduction de cinquante points de base n’est probablement plus à l’ordre du jour », écrit Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN Amro.

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