Une carte française du nucléaire encore en suspens
A l’heure où l’EPR (réacteur pressurisé européen) de la centrale de Flamanville, dans la Manche, vient tout juste d’être connecté au réseau électrique, à quoi ressemblera le « nouveau nucléaire », comme l’appelle l’Elysée ? Dans son scénario optimiste, EDF prévoit d’abord la mise en service de deux EPR 2 dans la centrale de Penly (Seine-Maritime), entre 2035 et 2037. A Gravelines (Nord), à partir de 2038-2039, puis dans la vallée du Rhône, sur le site du Bugey (Ain), pas avant 2042-2043.
L’électricien pourrait aussi étudier la possibilité de huit autres EPR 2 – Emmanuel Macron l’avait annoncé dans son discours présidentiel de février 2022. Là encore, il s’agirait de prendre la relève d’unités déjà vieillissantes. Par exemple, dans les centrales du Tricastin (Drôme) ou du Blayais (Gironde), où des élus locaux ont déjà exprimé leur intérêt. D’autant que la loi de juin 2023 visant à accélérer les procédures administratives en vue de nouveaux réacteurs concerne uniquement « la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants ».
Cela n’a pas empêché le chef de l’Etat, lors d’un déplacement dans le grand port maritime de Marseille-Fos, en juin 2023, d’estimer utile de réfléchir « sans tabou » à la possibilité d’implanter des réacteurs nucléaires dans ce bassin industriel. Le mois suivant, le PDG d’EDF, Luc Rémont, a promis d’examiner l’option. Contactée par Le Monde, l’entreprise ne précise pas ce qu’il en est aujourd’hui. Pour le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan, c’est déjà tout vu : il serait impensable de construire ce type d’installation dans une telle zone, « submersible » et « sismique ».
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