Ratan Tata, emblématique magnat indien, est mort à 86 ans

Ratan Tata, le 23 juillet 2015, à Detroit (Etats-Unis).

Ratan Tata, ancien président du plus ancien conglomérat indien, Tata Sons, est mort, dans la nuit de mercredi 9 à jeudi 10 octobre, dans un hôpital de Bombay. Il avait 86 ans. L’actuel président de Tata Sons, Natarajan Chandrasekaran, a confirmé sa disparition, décrivant le magnat indien comme son « ami, mentor et guide ». M. Tata avait été admis à l’hôpital Breach Candy, dans le sud de Bombay, cette semaine.

« C’est avec un profond sentiment de perte que nous disons adieu à M. Ratan Navel Tata, un dirigeant vraiment hors du commun dont les contributions incommensurables ont façonné non seulement le groupe Tata mais aussi le tissu même de notre nation », écrit M. Chandrasekaran dans un communiqué saluant la mémoire de celui qui a transformé le groupe qui porte son nom en un conglomérat de taille mondiale.

Sur X, le premier ministre indien, Narendra Modi, a salué un « être humain extraordinaire » qui a assuré « une direction stable à l’une des entreprises les plus anciennes et les plus prestigieuses de l’Inde. En même temps, sa contribution est allée bien au-delà des conseils d’administration. »

Dirigeant attentif à ses salariés

Né en 1937 à Bombay, Ratan Tata voulait devenir architecte et travaillait aux Etats-Unis lorsque sa grand-mère, qui l’a élevé, lui a demandé de rentrer au pays pour rejoindre l’entreprise familiale, fondée en 1868. Il a fait ses premières armes dans un atelier de Tisco (aujourd’hui Tata Steel), près des hauts fourneaux, logeant dans un foyer d’apprentis. Il a pris la tête de l’empire familial en 1991, surfant sur la vague des réformes libérales que l’Inde mettait alors en œuvre.

Les vingt et une années de M. Tata à la tête de ce conglomérat, du sel à l’acier, ont vu le groupe s’étendre pour inclure des marques automobiles de luxe britanniques telles que Jaguar et Land Rover. Ce célibataire endurci a pris sa retraite en 2012, mais a ensuite gardé un œil sur son empire, devant même reprendre les affaires en main pendant quelques mois quatre ans plus tard. Il était depuis président honoraire.

Les compagnies de l’empire Tata ont réalisé plus de 165 milliards de dollars (150 milliards d’euros environ) de chiffre d’affaires en 2023-2024, dépassant les 365 milliards de dollars de capitalisation boursière à la fin de l’exercice fin mars.

Le groupe Tata a déclaré que son action philanthropique avait « touché la vie de millions de personnes ». « De l’éducation aux soins de santé, ses initiatives ont laissé une marque profonde qui profitera aux générations à venir », a-t-il ajouté. Celui qui fut l’un des hommes les plus influents en Inde a longtemps bénéficié d’une image de dirigeant attentif à ses salariés.

Le Monde avec AFP

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