Pour les Britanniques, la guerre demeure de l’histoire ancienne

Le roi Charles III et le prince William lors de la cérémonie du Souvenir au cénotaphe de Whitehall, à Londres, le 12 novembre 2023.

Malgré le spectre d’un arrêt de la garantie de sécurité américaine en Europe ou d’un cessez-le-feu négocié aux conditions de Moscou en Ukraine, la guerre reste une affaire du passé au Royaume-Uni. Les Britanniques ont une passion pour leur glorieuse histoire militaire et un profond respect pour leur armée. Mais pour l’heure, le risque d’un conflit direct est perçu comme très éloigné, et les esprits ne sont pas conditionnés par une telle éventualité.

En ce week-end de fin mars, les visiteurs se pressent dans l’enceinte de l’Imperial War Museum (IWM) au cœur de Londres. Dans la boutique du musée, on peut s’offrir, imprimés sur des tee-shirts, des Spitfire, ces vaillants avions de chasse qui résistèrent à la Luftwaffe pendant la bataille d’Angleterre, ou des affiches de propagande destinées à maintenir le moral des Britanniques sous les bombes, dont le fameux « Keep calm and carry on » (« restez calme et continuez »).

Dans les étages, de nombreux objets retracent la vie durant le Blitz, les bombardements allemands de Londres, Liverpool ou Coventry entre l’automne 1940 et la mi-1941, ainsi qu’une exposition temporaire explorant l’état d’esprit des Britanniques lors des derniers conflits auxquels a pris part le pays. Y sont évoqués le pacifisme de l’après-première guerre mondiale, les traumatismes des hommes rentrés du front, l’étrangeté de la guerre des Malouines (1982) ou l’opposition massive, en 2003, à l’engagement du premier ministre Tony Blair aux côtés du président américain George W. Bush dans la guerre en Irak.

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