Pour le projet emblématique de réindustrialisation de la papeterie Chapelle-Darblay, près de Rouen, « le temps est compté »
« Un projet hautement stratégique », répondant à la fois à « l’impérieuse nécessité de réindustrialiser le pays » et « au défi environnemental », est « en péril », ont alerté, mardi 17 décembre, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, le maire de Rouen et président de la métropole Rouen Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol (Parti socialiste, PS), et la maire de Grand-Couronne (Seine-Maritime), Julie Lesage (PS), dans un courrier commun au nouveau premier ministre, François Bayrou.
Ce projet ? Celui d’une relance de l’activité de la papeterie Chapelle-Darblay à Grand-Couronne. En gestation depuis 2021 déjà, « les engagements pris [par l’Etat] pour l’accompagner ont été fragilisés par les changements d’interlocuteurs ministériels » accusent les auteurs de la missive, qui appellent François Bayrou à s’engager sur un soutien financier.
En 2020, son propriétaire UPM décide de fermer l’usine nonagénaire, qui produit du papier 100 % recyclé à partir de 480 000 tonnes de déchets papier par an – l’équivalent de ce que rejettent 24 millions d’habitants. L’usine ne serait pas assez compétitive, et le papier journal en déclin structurel. Alors qu’un consortium d’acheteurs propose une reconversion dans l’hydrogène vert, la CGT, et ses délégués sur le site, défendent le maintien du recyclage et une réorientation de la production vers le carton d’emballage, dont la demande est en hausse. Le syndicat en fait un projet emblématique de son alliance, nommée « Plus jamais ça », avec les organisations Attac et Greenpeace, pour une réindustrialisation respectueuse de l’environnement.
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