« Pogrom » à Amsterdam : la maire regrette l’utilization du terme et déplore une opération de « propagande »

Des supporteurs du Maccabi Tel-Aviv à Amsterdam, Pays-Bas, le 7 novembre 2024.

Le calme est revenu à Amsterdam, deux semaines après les violents heurts qui ont opposé des supporteurs du Maccabi Tel-Aviv à des groupes propalestiniens, à l’issue de la rencontre qui opposait l’Ajax et le club israélien, le 7 novembre. La police poursuit ses investigations et, selon le dernier bilan officiel dressé dimanche 17 novembre par Janny Knol, la cheffe de la police nationale, neuf personnes sont encore en détention.

La police doit déterminer le sort à réserver à 45 autres, soupçonnées d’avoir participé aux violences et identifiées par la centaine d’agents qui scrutent toutes les images disponibles. Outre des jeunes Néerlandais, des Israéliens ont été appréhendés mais aucun d’entre eux n’est plus sous les verrous, a indiqué Mme Knol. Elle a précisé que les enquêteurs néerlandais recevaient des informations de leurs collègues israéliens.

Des enquêtes sont par ailleurs en cours suite à la double mise en cause des services de la police et de la gendarmerie, pour leur apparente impréparation aux événements du 7 novembre ainsi que pour leur riposte, jugée disproportionnée, lors des tentatives de manifestations propalestiniennes dans les jours qui ont suivi. Près de 300 personnes avaient été arrêtées lors de ces événements et huit ont déposé plainte contre l’usage de la force, qu’ils jugent excessif, par les forces de l’ordre.

Des violences aux ressorts multiples

Deux professeurs émérites de l’université d’Amsterdam, des spécialistes de la Shoah, ont, de leur côté, intenté une action contre les supporteurs du Maccabi qu’ils accusent d’avoir glorifié la guerre d’Israël à Gaza lors du match qui se déroulait à la Johan Cruyff Arena. Dans les tribunes, on avait notamment entendu des slogans tels que « Tsahal gagnera », « Fuck les Arabes » Et « Pourquoi n’y a-t-il plus d’écoles à Gaza ? Parce qu’il n’y a plus d’enfants », ont relevé Johannes Houwink ten Cate et Ulli Jessurun d’Oliveira. Ils jugent ces propos punissables au regard de la législation néerlandaise sur les génocides, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.

Sur le plan politique, la situation reste tendue entre les autorités néerlandaises et israéliennes. Lundi 18 novembre, Gideon Saar, ministre des affaires étrangères dans le gouvernement de Benyamin Nétanyahou, s’en est vivement pris à Femke Halsema, la maire écologiste d’Amsterdam. Celle-ci venait de déclarer qu’elle regrettait d’avoir utilisé le mot « pogrom » pour décrire les violences du 7 novembre.

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