« Nous ne parlons pas de poissons » : colère à gauche après une réponse du ministre de la pêche à l’Assemblée au sujet de migrants morts dans la Manche

Le ministre chargé de la mer et de la pêche, Fabrice Loher, a répondu, mardi 26 novembre, lors d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, à une question sur les morts de migrants dans la Manche, ce qui a provoqué la colère de députés de gauche.

La députée (Hauts-de-Seine, Parti communiste français) Elsa Faucillon a posé une question, adressée à Michel Barnier, sur les moyens mis en place par le gouvernement pour prévenir les morts de migrants dans la Manche, au nombre d’au moins 71 depuis le début de l’année. Le premier ministre étant seulement tenu de répondre aux questions de présidents de groupe, il a laissé un ministre répondre à la question de Mme Faucillon.

Et plutôt que ce soit le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, qui réponde, c’est le ministre de la pêche et de la mer qui s’est emparé du micro, provoquant de vives réactions à gauche. Le patron des députés communistes, André Chassaigne, s’est notamment mis dans une colère noire. « Honte à vous », a-t-il crié.

« Nous ne parlons pas de poissons mais d’êtres humains qui se noient et d’Europe forteresse qui tue. C’est une honte ! », a dénoncé Mathilde Panot, la cheffe de file des députés La France insoumise (LFI), sur X. « Nous attendions une réponse du ministre compétent, M. Retailleau, chargé de l’intérieur. C’est le ministre de la pêche [et de la mer] qui a répondu… Le naufrage politique est total », a pour sa part dénoncé Clémentine Autain, députée de Seine-Saint-Denis et membre du groupe écologiste.

Prenant la parole pour répondre sur un autre sujet à la cheffe des députés écologistes, Cyrielle Chatelain, Michel Barnier est revenu sur l’incident quelques minutes après. « Nous avons pensé à l’intitulé de la question que nous avons reçue. Quelquefois, c’est assez sommaire. Nous avons pensé qu’il s’agissait d’un sauvetage en mer. Voilà pourquoi, mesdames, messieurs les députés, c’est le ministre en charge de la mer, et donc en charge, au sein du gouvernement, des secours en mer », qui a répondu, a-t-il justifié. « Ça ne sert à rien de s’énerver, de polémiquer sur des questions aussi graves », a-t-il ajouté.

Le Monde avec AFP

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