Mener de entrance handicap et carrière

Stéphanie Vidal, infirmière dans le service de stérilisation de l’hôpital Nord Franche-Comté, et Julien Antoine, cadre du service, à Trévenans (Territoire de Belfort), le 14 novembre.

La vie de Stéphanie Vidal bascule lorsqu’elle est victime d’un accident de moto, en avril 2005. Alors âgée de 31 ans, l’infirmière de bloc opératoire au centre hospitalier Belfort-Montbéliard (devenu hôpital Nord Franche-Comté en 2017) apprend qu’elle ne remarchera plus et ne pourra plus exercer. « Passionnée par mon métier, j’ai d’emblée refusé la mise à l’écart professionnelle pour invalidité », se souvient la quinquagénaire. Après plus de deux ans d’arrêt longue maladie, elle s’équipe d’une voiture adaptée, garante de son autonomie, et se sent prête à reprendre le travail.

La chance lui sourit. Un collègue l’informe d’un poste à pourvoir dans le service de stérilisation. « Cela a bien failli ne pas se faire, faute de bureau accessible, mais le cadre en stérilisation a remué ciel et terre, raconte-t-elle. De mon côté, j’ai recherché le contact du FIPHFP [Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique] afin de financer l’adaptation de mon poste qui nécessite un fauteuil roulant et une place de stationnement spécifiques. »

Pour son retour en emploi, à l’époque, rien n’était tracé. C’était peu de temps après l’entrée en vigueur de la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Depuis, grâce à l’engagement de la direction générale, des mesures d’accompagnement se sont mises en place. Stéphanie Vidal constate : « Je me sens aujourd’hui davantage soutenue au travail. » A l’écoute de ses besoins, son cadre, Julien Antoine, est la première personne qu’elle sollicite pour toute question ou demande. Elle peut aussi compter sur la référente handicap et l’ergonome.

« Le taux de chômage remonte »

Dans le secteur privé, le taux d’emploi direct en équivalent temps plein des personnes en situation de handicap était de 3,6 % en France en 2023, d’après la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques. L’objectif des 6 %, qui constitue le minimum légal, semble lointain. Cette même année, 674 400 travailleurs handicapés étaient employés dans les 112 300 entreprises assujetties à l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés. « Ce chiffre a presque triplé en vingt ans », souligne Véronique Bustreel, directrice de l’innovation, de l’évaluation et de la stratégie pour l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph).

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