L’Europe étranglée par l’énergie chère
Presque trois ans après le début de la guerre en Ukraine, les répliques du choc gazier n’en finissent pas de se propager à travers l’Europe. Bien sûr, la grande crainte du black-out de 2022, quand le président russe, Vladimir Poutine, a unilatéralement mis fin à l’essentiel de l’approvisionnement en gaz, a disparu. Les stocks sont, aujourd’hui, bien remplis, et les risques de pénurie faibles. Mais la panique a été remplacée par un problème beaucoup plus profond : celui de l’érosion de long terme de la compétitivité européenne.
« Tant que les entreprises paieront plusieurs fois le prix de l’énergie des Etats-Unis ou de la Chine, il sera impossible d’être compétitif », avertissait Mario Draghi, l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), lors d’une conférence, en octobre, à l’Agence internationale de l’énergie. Son rapport remis à la Commission européenne, en septembre, souligne que le prix du gaz en Europe est désormais trois à cinq fois plus élevé que celui des Etats-Unis, contre deux à trois fois avant la guerre en Ukraine. En cette mi-décembre, il tourne autour de 14 dollars par BTU (environ 13,3 euros par British thermal unit, une unité de volume), contre 3 dollars outre-Atlantique.
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