« Les inégalités de style dans l’apprentissage des sciences ne sont pas une fatalité »
Longtemps reconnue pour son excellence en mathématiques, la France est aujourd’hui l’un des pays riches où les élèves affichent les performances les plus faibles dans cette discipline, comme l’illustrent les derniers résultats publiés de l’enquête TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study). Ceux-ci, année après année, dressent un constat alarmant : un déclin continu des compétences des enfants français en mathématiques. Plus inquiétant encore, dès le CP, un écart significatif se creuse entre filles et garçons, révélant l’emprise précoce des stéréotypes de genre sur les apprentissages.
Pourtant, cette réalité, bien que préoccupante, n’est pas une fatalité. Elle peut être corrigée par une prise de conscience collective et la mise en œuvre d’actions concrètes pour libérer l’éducation des biais de genre et garantir une égalité réelle des chances entre tous les Français. Le constat est sans appel : si les élèves françaises commencent leur parcours scolaire avec des compétences en mathématiques équivalentes, voire supérieures, à celles des garçons à l’entrée du CP, à la fin de cette année charnière, la dynamique s’inverse.
Les évaluations nationales et internationales montrent que les filles, y compris celles qui sont les plus douées en mathématiques au début de l’année, accusent un retard par rapport aux garçons qui croît dans le temps. Cet écart, loin d’être anecdotique, touche toutes les catégories sociales. Contrairement à certaines idées reçues, ces disparités ne trouvent pas leur origine dans des différences biologiques ou génétiques, mais bien dans des influences sociales et éducatives.
Les filles sont celles qui décrochent le plus en maths
Les enseignants, les hommes comme les femmes, souvent sans s’en rendre compte, véhiculent des stéréotypes de genre qui impactent à la fois la performance et la confiance des élèves. Si on considère que la distribution des enfants dans les classes est aléatoire, des études ont cherché à mesurer l’impact d’un enseignant ayant de forts stéréotypes de genre (mesurés par des tests d’association) sur la performance des élèves : les filles sont celles qui décrochent le plus en maths.
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