Le web site d’data « Les Jours » espère 2 000 nouveaux abonnés

L’data a un coût, et ce n’est pas les cofondateurs du web site d’data en ligne Les Jours qui diront le contraire. Huit ans après s’être lancés dans l’aventure du journalisme indépendant, les anciennes plumes de Libération Isabelle Roberts et Raphaël Garrigos comptent sur une campagne d’abonnements pour accueillir, d’ici à la mi-mars, 2 000 nouveaux fidèles.

« Lors de notre précédente campagne, fin 2020, nous avions dépassé les 10 000 abonnés, détaillent les deux dirigeants. Nous avions même enregistré un pic à 13 000 abonnés en mars 2021, lorsque nous avions révélé les coupes dans le documentaire de Marie Portolano, “Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste”. Depuis, nous observons une légère érosion constante, à laquelle nous devons répondre par un électrochoc. »

Sous peine d’être déficitaire en 2024 (contrairement aux trois exercices précédents et alors que les deux emprunts en cours seront remboursés), le pure participant aimerait rapidement repasser au-dessus des 11 000 fidèles, là où, aujourd’hui, il en compte « autour de 9 500 ». Les Jours tirent 98 % de leurs revenus des abonnements, réinvestis à 70 % dans les enquêtes à épisodes, dites « obsessions » (270 à ce jour, contre 6 au lancement du web site), qui forgent son identité. « Il faut avoir en tête que si on se casse la gueule, c’est pour de bon », résument les journalistes, qui ambitionnent plutôt de « se développer et embaucher ».

L’entreprise compte 12 permanents dont 8 journalistes, les 80 autres collaborateurs, photojournalistes ou rédacteurs, étant occasionnels. Les cinq cofondateurs (sur 9 au départ) détiennent 69 % du capital, la Société des amis des Jours 10 %, le reste revenant aux actionnaires privés de départ (l’actionnaire à titre individuel du Monde Xavier Niel, l’ancien patron d’industrie Olivier Legrain, le banquier Matthieu Pigasse, and so on.).

Frais de justice

Au-delà de la nécessité de s’attacher des nouveaux abonnés payants (de 8,90 euros par mois à 150 euros annuels pour un tarif « de soutien »), Les Jours s’apprêtent à lancer un appel aux dons, afin de faire face à des frais de justice engendrés par une procédure engagée par le juge de la Cour nationale du droit d’asile, Jean-Marie Argoud, mis en trigger dans une enquête de la série « De l’autre côté du guichet ».

Une motion en justice qui fait suite à une autre, intentée par le diocèse de Fréjus-Toulon (série « Tempête sur le diocèse »), à l’origine d’un précédent appel aux dons. « Dans une économie comme la nôtre, ces procédures nous mettent réellement en hazard », insistent-ils.

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