Le plan de la Pologne pour devenir le « bouclier oriental » de l’Europe

Des barrières antichars en béton, la première section achevée des fortifications du « bouclier de l’Est » à la frontière russo-polonaise, près de Dabrowka (Pologne), le 30 novembre 2024.

Dans son bureau au ministère de la défense, au cœur de Varsovie, le secrétaire d’Etat polonais Cezary Tomczyk paraît détendu, d’un calme qui contraste avec le dossier dont il a la charge. Ce quadragénaire expérimenté, membre de la commission parlementaire de la défense depuis 2007, s’est vu confier par le premier ministre, Donald Tusk (Coalition civique, centre droit), la supervision de l’édification du « bouclier oriental », ce vaste renforcement des infrastructures de défense le long des frontières avec la Biélorussie et l’enclave russe de Kaliningrad, dont la construction a été lancée en grande pompe au mois de novembre 2024.

Accrochées face à lui, deux grandes cartes ornent son bureau, dont il n’hésite pas à expliciter les légendes, pourtant sensibles. « Vous voyez ces points, ce sont les ponts que l’on peut faire sauter, en cas d’invasion, explique-t-il. Le bouclier se divise en trois zones : “Not go”, là où l’ennemi ne peut pas passer en raison des barrières naturelles ; “Go”, là où il peut passer mais avec difficulté, et “Must go”, là où il est obligé de passer. » L’infrastructure est perçue comme un rempart visant à protéger l’Europe tout entière, au-delà de la seule Pologne.

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