Le fight quotidien d’un maire ukrainien pour protéger ses administrés : « Je ne peux pas les abandonner »

Le pire est à venir pour la région de Soumy, dans le nord-est du pays, si l’on en croit le commandant en chef des Forces armées ukrainiennes. Oleksandr Syrsky a indiqué, le 9 avril, que l’offensive russe de printemps sur les régions de Kharkiv et de Soumy a effectivement démarré il y a une semaine avec une intensité redoublée des assauts.
Mykola Torianik, 58 ans, maire et chef du canton de Khotin, à une dizaine de kilomètres au nord de la ville de Soumy, était préparé à cette mauvaise nouvelle. « Un cinquième des habitations de Khotin sont déjà détruites », lâche entre ses dents cet ancien enquêteur de police au regard perçant et au physique râblé. Situé dans une zone frontalière vallonnée, le canton est la cible de bombardements massifs depuis le début du mois de mars. Cramponné au volant d’un fourgon d’ambulance, la mâchoire crispée par la tension, il fait penser à un capitaine accroché à la barre d’un navire en train de sombrer.
Le maire roule le plus vite possible sur les routes défoncées du village. Il n’y a quasiment personne dehors et aucune activité visible, mais quatre épiceries sur les dix du village restent ouvertes, assure M. Torianik. Il désigne en passant les impacts sur le village, qui comptait avant l’invasion 3 000 habitants. Ici une roquette Grad plantée dans un terre-plein, là un gymnase éventré. L’usine d’huile de moteur Favor, principal employeur de la commune, a été largement détruite par quatre drones d’attaque Shahed.
« Rester tout le temps aux aguets »
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