Le « Bondy Blog » appelle à la générosité des donateurs
Une « campagne de soutien » pour que le Bondy Blog continue d’exister tel qu’il est. Le média en ligne, qui raconte les quartiers populaires français, lance un appel aux dons, comme nombre de médias indépendants. Alors que les subventions publiques représentent la très grande majorité des financements du « BB », celles-ci ont drastiquement chuté ces dernières années, ce qui met le média « en danger », alerte sa direction. Les aides de l’agence nationale de la cohésion des territoires – liée à la politique de la ville – et du ministère de la culture « ont été divisés par deux », constate Sarah Ichou, directrice du Bondy Blog. Concrètement, 70 000 euros de subventions ont été accordés en 2024, contre 150 000 euros en 2022.
La direction du média en ligne déplore la temporalité de cette baisse, qui a eu lieu « à peine quelques mois après la mort de Nahel […], en juin 2023, et les révoltes qui ont suivi », pointant « l’absence de solution politique à cette crise ». « Cela s’inscrit dans un contexte politique où les quartiers populaires n’ont jamais été la priorité d’Emmanuel Macron », abonde Héléna Berkaoui, rédactrice en cheffe du média fondé, en 2005, par Serge Michel. A l’époque, le journaliste au magazine suisse L’Hebdo s’était installé à Bondy (Seine-Saint-Denis) avec plusieurs collègues, après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, deux jeunes de Clichy-sous-Bois, et les émeutes qui en ont découlé, avant que le professeur d’économie Mohamed Hamidi ne prenne le relais.
Si le média reste accessible gratuitement, cela n’élude pas la question de l’équilibre économique et de la nécessité de trouver de nouveaux fonds. Depuis 2020, des contenus en partenariat (avec notamment la Maison de la culture de la Seine-Saint-Denis, à Bobigny, et le Festival du film franco-arabe de Noisy-Le-Sec) permettent de diversifier les revenus. Mais cela reste insuffisant, représentant 20 % du budget annuel total. Le Bondy Blog compte aujourd’hui quatre salariés soit un de moins que l’an dernier. Le fait que les financements soient désormais pluriannuels, et non plus annuels, complique encore la donne pour se projeter dans le futur.
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