La Turquie ouvre la porte du marché car européen aux constructeurs chinois
Surfant sur le dynamisme de son secteur automobile, la Turquie a signé, lundi 8 juillet, un accord avec le géant chinois BYD, l’un des plus grands constructeurs de véhicules électriques au monde, pour l’ouverture d’une vaste usine sur son sol. Le groupe envisage d’investir un milliard de dollars (924 millions d’euros) dans son nouveau site turc, en vue de produire chaque année 150 000 voitures électriques et hybrides. Prévue pour employer 5 000 personnes, l’usine, qui doit être opérationnelle en 2026, sera dotée d’un centre de recherche et développement.
Retransmise en direct par les médias turcs, la cérémonie de signature, parrainée par le président Recep Tayyip Erdogan, a réuni le ministre turc de l’industrie et de la technologie, Mehmet Fatih Kacir, et le directeur général de BYD, Wang Chuanfu.
« Cet investissement dans la production de véhicules de nouvelle génération et à forte valeur ajoutée renforcera notre industrie automobile », a déclaré Mehmet Fatih Kacir après la cérémonie, se réjouissant de l’attractivité du pays, voué à devenir « un centre pour les investissements étrangers et aussi un centre d’innovation et de technologies vertes de pointe ».
Partenariats
Selon le consultant indépendant Levent Taylan, cité par l’Agence France-Presse, l’Etat turc fournirait gracieusement à BYD un terrain initialement dévolu à l’allemand Volkswagen, qui avait songé à s’implanter à Manisa, dans la région d’Izmir, sur la côte égéenne, avant d’abandonner son projet en 2020. Le constructeur, qui projetait d’investir l’équivalent d’un milliard de dollars, avait dû y renoncer, l’opinion publique allemande, les syndicats notamment, ayant manifesté une forte hostilité à ce projet, sur fond d’opérations militaires turques brutales dans le nord de la Syrie. Depuis, le site n’avait pas trouvé preneur, jusqu’à l’apparition de BYD.
Dotée d’un important secteur automobile, la Turquie a développé des partenariats avec de nombreux groupes étrangers, tels que Renault, Hyundai, Toyota et Ford, qui sont présents sur son territoire, le plus souvent sous la forme de coentreprises. Environ 1,5 million de véhicules ont été produits en Turquie en 2023, selon l’Association turque des constructeurs automobiles. L’Union européenne (UE) constitue son principal marché d’exportation.
Ces derniers temps, rien ne semble pouvoir contrarier l’engouement des consommateurs turcs pour les voitures électriques – chinoises surtout –, et ce, malgré la crise économique et l’inflation (71,6 % sur un an, en juin). En 2023, leurs ventes ont été multipliées par neuf. L’introduction, au mois de mars, par le ministère turc du commerce, de droits de douane supplémentaires (+ 40 %) sur les véhicules fabriqués en Chine n’y a rien changé.
Il vous reste 35.9% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.