« La proximité des banques françaises avec la puissance publique les rend vulnérables à un affaiblissement des funds publiques »
Poison lent, la crise politique actuelle en France est en train de montrer progressivement sa toxicité pour le monde des affaires. La dissolution de l’Assemblée nationale, en juin, avait constitué le premier épisode, prenant tout le monde économique par surprise. Puis, à la rentrée, le nouveau premier ministre, Michel Barnier, avait inquiété les entreprises avec son cocktail de hausses d’impôts, qui tranchait avec la politique du précédent gouvernement. Troisième épisode de cette funeste série, la censure par les députés poussant l’éphémère gouvernement vers la sortie.
Les effets de cette instabilité apparaissent : gel des investissements, croissance en recul et marchés financiers en baisse. La décision de l’agence de notation Moody’s de dégrader la note de la France, samedi 14 décembre, a jeté un froid. En affirmant que les plans de redressement budgétaire indispensables pour réduire le déficit budgétaire avaient peu de chances de se concrétiser dans le budget 2025, elle a adressé un message de défiance aux autorités.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’agence a annoncé, mardi 17 décembre, dégrader également la dette de sept banques françaises. Non pas que leurs situations individuelles avaient changé, mais leur proximité avec la puissance publique, notamment en tant que premières détentrices de la dette française, les rend vulnérables à un affaiblissement des finances publiques. Et comme les banques sont le rouage principal entre l’Etat et l’économie réelle, le risque de contagion est maintenant patent.
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