La mort de Didier Pineau Valencienne, grande determine du capitalisme français

Didier Pineau-Valencienne, à Paris, le 5 avril 2000.

« Soleil et sympathie », c’est ainsi qu’Albert Camus voyait le jeune Didier Pineau-Valencienne quand il lui a dédicacé un exemplaire de La Chute à la toute fin des années 1950. Le jeune homme s’occupait alors des traductions chez Gallimard. Un premier boulot à la sortie de ses études à HEC puis aux Etats-Unis. Ses échanges avec Malraux, Aragon ou Simenon lui ont laissé un profond amour de la littérature et une collection exceptionnelle d’ouvrages rares.

Mais à moins de trente ans, en plein boum des trente glorieuses, Didier Pineau-Valencienne avait envie de se battre. Et le « soleil et sympathie » des débuts s’est progressivement transformé en « orage et colères », tant l’homme d’affaires a symbolisé la grande transformation du capitalisme français.

Décédé ce jeudi 19 décembre, il rejoint, à 93 ans, son père et son grand-père, tous deux médecins à la Caillère Saint-Hilaire en Vendée. Une terre où l’on apprend tôt la piété religieuse, la discipline morale et le souvenir des guerres de la Révolution. Une terre d’entrepreneurs aussi.

Son combat économique n’a donc pas commencé chez Gallimard mais dans l’emblématique groupe Empain. Fondée en 1880 par Edouard Louis Joseph Empain, la société était devenue au début du XXe siècle l’un des plus grands groupes industriels de Belgique, achetant des compagnies de chemin de fer dans toute la France, construisant le métro de Paris et le tramway du Caire, cumulant les actifs dans tous les domaines, de la mine à la banque en passant par les machines outils et les trains.

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