La crise sanitaire, une bonne affaire pour le transport maritime

Quand il est devenu évident pour chacun, début 2020, que ce mystérieux virus apparu à Wuhan était une affaire sérieuse, pas grand monde n’anticipait qu’il ferait les affaires – et comment ! – des armateurs qui relient les usines chinoises aux marchés occidentaux.
La Chine étant frappée en premier et de plein fouet, les armateurs ont redouté que cette crise majeure, dont on ne voyait alors que les prémices, ait des conséquences analogues à la crise financière de 2008, dont le français CMA CGM avait failli ne pas se remettre. En ce début d’année 2020, ils ont mis à l’ancre une partie de leur flotte, annulé des escales, voire des lignes, craignant que l’effondrement des volumes transportés alors observé n’annonce une tempête longue et ravageuse. Mais le gros temps n’aura duré que quelques mois.
Dès l’été 2020, les Occidentaux privés de vie sociale, ou presque, se sont rués sur les biens de consommation made in China, obligeant les grands donneurs d’ordre à restocker. Sur l’année, les armateurs n’auront transporté que 1,1 % de conteneurs en moins par rapport à 2019, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (versus – 9 % en 2009). Un volume en baisse qui fut largement compensé, financièrement, par la hausse des taux de fret et la baisse du prix du pétrole. L’année s’avéra contre toute attente tout à fait satisfaisante pour les armateurs. Voire exceptionnelle, étant donné les circonstances.
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