La bataille du lithium relancée par un rachat à 7 milliards de {dollars}

Un test de bassin d’évaporation de la société minière Orocobre, dans la plaine salée d’Olaroz (Argentine), en août 2010. Les actifs d’Orocobre ont été repris par l’américain Arcadium Lithium, que le groupe minier anglo-australien Rio Tinto vient d’acquérir le 9 octobre 2024.

C’est un véritable pari dans la conjoncture actuelle. Le groupe minier anglo-australien Rio Tinto a officialisé, mercredi 9 octobre, son rachat du géant américain du lithium Arcadium Lithium pour un montant de 6,7 milliards de dollars (environ 6,1 milliards d’euros). Une opération d’envergure, alors que le marché du métal star des batteries électriques est atone depuis plusieurs mois. Le cours de l’or blanc s’est en effet effondré et n’a plus rien à voir avec les sommets tutoyés au moment de la reprise post-Covid. La tonne de lithium se négocie désormais autour de 10 000 dollars, un prix plus de 80 % inférieur à début 2023.

Par ce rachat, les dirigeants de Rio Tinto montrent qu’ils croient toujours dans l’avenir du lithium et dans l’électrification des usages industriels, en particulier automobiles. Le marché mondial des véhicules électriques a pourtant brutalement ralenti, notamment en Europe, ces derniers mois, et les groupes miniers chinois qui dominent le secteur du lithium diminuent leur production, faute de demande, après l’avoir très fortement poussée pendant plusieurs années.

« Rio Tinto est confiant dans les perspectives à long terme du lithium, avec un taux de croissance annuel composé de plus de 10 % (…) prévu jusqu’en 2040, ce qui entraînera un déficit d’offre », assure l’entreprise, dans son communiqué de rachat. Le groupe dirigé par Jakob Stausholm est même persuadé de faire une bonne affaire, en estimant que « cette acquisition contracyclique intervient à un moment où le marché présente un potentiel de hausse substantiel à long terme ».

De l’extraction au raffinage

Le géant anglo-australien, spécialisé dans les métaux industriels traditionnels (acier, aluminium, cuivre), était jusqu’à maintenant peu présent sur le marché stratégique du lithium. L’acquisition d’Arcadium le propulse parmi les plus grands producteurs mondiaux du minerai, aux côtés des groupes chinois Tianqi et Ganfeng, ou de l’américain Albemarle et du chilien SQM. « L’acquisition d’Arcadium Lithium est une étape importante dans la stratégie à long terme de Rio Tinto, qui crée une entreprise de lithium de classe mondiale, aux côtés de nos activités de pointe dans l’aluminium et le cuivre, pour fournir les matériaux nécessaires à la transition énergétique », explique M. Stausholm.

Avec 2 400 employés dans le monde, Arcadium a « une capacité de production annuelle (…) de 75 000 tonnes d’équivalent carbonate de lithium [le composé chimique intégré dans les batteries], avec des plans d’expansion en place pour plus que doubler la capacité d’ici fin 2028 », indique Rio Tinto.

Il vous reste 43.56% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.