Kaporal, la marque française spécialisée dans le jean, placée en liquidation judiciaire, 280 personnes licenciées

Le groupe de prêt-à-porter Kaporal a été placé en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Marseille, avec arrêt immédiat de l’activité, entraînant le « licenciement des 280 [personnes] », a annoncé l’entreprise, samedi 29 mars, dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse, confirmant une information du quotidien La Provence.
Kaporal, marque française spécialisée dans le jean, avait sollicité « l’ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire avec demande de poursuite d’activité » pour « créer les meilleures conditions à un projet de reprise », a expliqué le groupe, dont le siège social se situe à Marseille.
Jeudi, l’entreprise a défendu « cette position de poursuite d’activité » devant le tribunal, mais a reçu « un délibéré contraire mettant à l’arrêt l’activité de la société » et entraînant le « licenciement des 280 [personnes] », écrit Kaporal dans son communiqué. La marque est placée « en liquidation judiciaire sèche avec arrêt immédiat de l’activité », ajoute le groupe. Kaporal avait été créée en 2004 par une famille marseillaise déjà spécialisée dans le jean.
Mise en difficulté par la crise frappant le secteur textile, l’enseigne, sous une précédente direction, avait déjà demandé, en mars 2023, son placement en redressement judiciaire pour faire face à « des difficultés économiques sans précédent ». Un plan de reprise par trois cadres du groupe avait été retenu en juillet 2023 par le tribunal de commerce.
Violente crise du prêt-à-porter
Il prévoyait notamment un plan de continuation pour Kaporal Store, qui regroupait les boutiques en propre et des plans de cession pour des filiales. A l’époque, il prévoyait la reprise de 78 magasins sur 85 et de 395 collaborateurs sur 434. Depuis, « les équipes ont travaillé sans relâche pour redresser l’entreprise » et ont fourni « deux années de travail acharné et de transformation profonde », assure la direction dans son communiqué.
« Malheureusement, les défis économiques actuels rendent la poursuite de ce travail impossible dans le cadre actuel », a déploré la direction de Kaporal, alors que le secteur textile en France est dans la tourmente depuis plusieurs années.
Une violente crise frappe le prêt-à-porter en France. La marque de mode néerlandaise C&A, implantée en France depuis plus de cinquante ans et qui restructure depuis plusieurs années son parc de magasins, a annoncé mi-mars un nouveau plan menaçant plus de 300 emplois.
Camaïeu, Kookaï, Gap France, Don’t Call me Jennyfer, André, San Marina, Minelli, Pimkie, Comptoir des Cotonniers, Princesse Tam Tam, IKKS, et Kaporal aujourd’hui : nombreuses sont les marques qui ont fait les frais de cette tourmente. Elle a été fatale à certaines, qui ont été liquidées, comme Camaïeu en septembre 2022, avec le licenciement de 2 100 salariés.
Les marques ont souffert d’un cocktail détonant : pandémie, hausse des prix de l’énergie, des matières premières et des loyers ou encore concurrence de la seconde main et, dernièrement, de l’« hyper fast fashion ». Cette mode « éphémère » aux très bas prix et aux collections renouvelées très fréquemment – qui s’importe en Europe via des plateformes asiatiques et dont Shein est le symbole – grignote chaque jour un peu plus des parts de marché en France.