Géorgie : le nouveau chef de l’Etat, Mikheïl Kavelashvili, prête serment, la sortante Salomé Zourabichvili réaffirme être « la seule présidente légitime »
La cheffe de l’Etat sortante en Géorgie, Salomé Zourabichvili, a estimé qu’elle demeurait la « présidente légitime » mais a annoncé quitter le palais présidentiel, dimanche 29 décembre, jour de l’investiture de son successeur Mikheïl Kavelashvili, loyal au gouvernement, après des semaines de manifestations d’opposants pro-européens.
« Je reste la seule présidente légitime de la Géorgie », a-t-elle déclaré devant le palais présidentiel face à une foule de partisans qu’elle avait appelé à se réunir. « Je vais quitter le palais présidentiel pour me tenir à vos côtés, portant avec moi la légitimité, le drapeau et votre confiance », a-t-elle ajouté après avoir annoncé qu’elle refuserait de rendre son mandat sans l’organisation de nouvelles législatives.
Quelques minutes après, le nouveau président de la Géorgie, Mikheïl Kavelashvili a prêté serment. Cet ancien footballeur connu pour ses prises de positions ultraconservatrices et anti-occidentales a été investi lors d’une courte cérémonie au Parlement.
Ce pays du Caucase est plongé dans une crise politique depuis les législatives d’octobre ayant donné la victoire au parti au pouvoir du Rêve géorgien, mais dénoncées comme entachées d’irrégularités par l’opposition pro-occidentale.
Le Rêve géorgien dément toute fraude aux législatives
La décision des autorités de repousser les efforts en vue d’intégrer l’Union européenne (UE) à 2028 a mis le feu aux poudres, provoquant plusieurs semaines de manifestations pro-européennes, dont certaines ont été dispersées par la police.
Le premier ministre Irakli Kobakhidzé avait proclamé qu’un refus de Mme Zourabichvili de quitter le palais présidentiel « constituerait une infraction pénale passible de nombreuses années d’emprisonnement », y compris pour « toute personne impliquée dans un tel scénario ». La présidente sortante en avait quant à elle appelé cette semaine à l’armée géorgienne, affirmant qu’elle lui « restera loyale » et qu’elle « demeure son commandant en chef ».
Le Rêve géorgien, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire, dément de son côté toute fraude aux législatives et accuse l’opposition de vouloir provoquer une révolution, selon lui, financée de l’étranger.