Epargne, crédit immobilier : remark la baisse des taux peut vous faire gagner de l’argent
Et de deux. La Banque centrale européenne (BCE) a une nouvelle fois baissé ses taux directeurs le 12 septembre, après un premier mouvement en juin. Le taux de dépôt atteint désormais 3,50 %, contre 4 % en début d’année. Le cycle ne fait que commencer, même si Christine Lagarde, aux commandes de l’institution de Francfort, se garde de préciser son calendrier exact, dicté par le niveau de l’inflation.
« La BCE devrait poursuivre le mouvement de façon prudente, à un rythme de 25 points de base par trimestre jusqu’à fin 2025, ce qui porterait le taux de dépôt autour de 2,50 % », estime Xavier Chapard, stratégiste chez La Banque postale AM. La Réserve fédérale américaine (FED) a elle aussi commencé à agir en réduisant son taux de 50 points de base, le 18 septembre. Mais la conjoncture étant très différente des deux côtés de l’Atlantique, les deux institutions n’avanceront pas au même rythme.
« La baisse des taux d’intérêt est globalement une bonne nouvelle pour les placements financiers », précise Louis de Varax, directeur du développement de l’Union financière de France (UFF), « elle intervient dans un contexte d’inflation sous contrôle, ce qui permet à la fois aux consommateurs de retrouver du pouvoir d’achat et aux épargnants de renouer avec un rendement réel (après inflation) positif ».
Plusieurs classes d’actifs sont impactées favorablement par ce nouveau cycle.
Les obligations
« La détente des taux par la BCE va progressivement se répercuter sur toutes les maturités de taux d’intérêt à court terme, moyen terme et long terme », explique Benjamin Melman, directeur de l’investissement d’Edmond de Rothschild Asset Management. Les taux d’intérêt devraient donc baisser sur l’ensemble de la courbe, à des rythmes différents.
Or, il existe une relation inverse entre l’évolution des taux d’intérêt et le prix des obligations : la valeur des obligations déjà en circulation augmente lorsque les taux d’intérêt baissent grâce à la loi de l’offre et de la demande. En effet, les investisseurs ont tendance à se repositionner sur les emprunts existants, émis à des taux supérieurs, plutôt que sur ceux nouvellement émis, moins attractifs. La performance des fonds obligataires devrait donc se redresser dans les prochains mois, grâce à la hausse des valorisations.
« Nous privilégions les obligations à court et moyen terme, les mieux à même de profiter du mouvement », poursuit M. Melman. Les échéances les plus longues restent en effet soumises à des incertitudes liées à l’élection présidentielle américaine et au risque de dérapage budgétaire en zone euro. « Les obligations crédit, émises par des entreprises, sont plus attractives tant sur les maturités de court terme que de long terme », précise Kevin Thozet, membre du comité d’investissement de Carmignac.
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