En Norvège, un web site de stockage attend son carbone désespérément

L’installation de transport et de stockage de CO₂ Northern Lights, à Oygarden (Norvège), sur les bords de la mer du Nord, le 26 septembre 2024.

Du brouillard et du vent tendant à l’horizontale les manches à air… Sous la pluie automnale, difficile de discerner les îlots alentour, depuis la côte sud-ouest de la Norvège. Dans la petite localité d’Oygarden, à moins d’une heure de route de Bergen, la coentreprise Northern Lights (« aurores boréales » en anglais) entend y voir plus clair dans les mois à venir. L’objet de ce projet pilote : commercialiser à grande échelle ses services pour le transport par bateau, puis le stockage géologique du carbone.

Hauts d’une trentaine de mètres, douze réservoirs métalliques sont déjà dressés par rangée de deux, près de la jetée. Si tout se passe comme prévu, après liquéfaction et transport par bateau, le carbone transitera par ce terminal terrestre, avant de circuler par pipeline jusqu’à son enfouissement définitif en mer du Nord, dans un aquifère salin. C’est-à-dire à environ 110 kilomètres au large, et à 2 600 mètres sous les fonds marins.

« Ici, pour la première fois, je développe quelque chose de nouveau », fait valoir Aksel Plener, responsable opérationnel du site, une fois de retour dans le bâtiment administratif, sans sa combinaison jaune fluo d’extérieur. Le Norvégien est détaché par la firme britannique Shell, l’un des trois actionnaires de Northern Lights. Parmi les parties prenantes, deux autres poids lourds du pétrole et du gaz : le français TotalEnergies et la compagnie Equinor (ex-Statoil), détenue majoritairement par l’Etat norvégien. L’industrie des hydrocarbures a « les compétences nécessaires pour sécuriser et exploiter le stockage du carbone », justifie M. Plener.

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