En Champagne, un procès révèle le type de vendangeurs sans papiers, sans contrat ni salaire

Vendanges en Champagne, en septembre 2021.

Le tribunal correctionnel de Châlons-en-Champagne doit examiner mercredi 26 mars des faits de traite d’être humains survenus dans le prestigieux vignoble, une affaire emblématique des conditions de travail de certains vendangeurs et de la tension dans le secteur. Un viticulteur, une prestataire de services et deux intermédiaires sont sur le banc des prévenus.

En septembre 2023, l’affaire éclate suite au signalement de simples nuisances sonores, pour lesquelles les gendarmes sont appelés par des habitants du village de Nesles-le-Repons (Marne). Dans une maison insalubre, ils découvrent alors une trentaine de vendangeurs qui partagent une pièce exiguë où des matelas s’entassent. Les sanitaires et l’installation électrique sont hasardeux, la cuisine est à l’extérieur. Leurs repas sont composés uniquement de riz ou de sandwichs avariés. La plupart de ces travailleurs sont originaires de pays d’Afrique de l’Ouest (Mali, Guinée, Mauritanie, Sénégal…), ne possèdent pas de titre de séjour et ont été recrutés en région parisienne.

Ils sont arrivés quelques jours seulement avant l’intervention des gendarmes et amenés depuis la porte de la Chapelle à Paris jusqu’au pied des vignes de Champagne par Temuri M. et Abdoulaye C., deux hommes qui travaillent pour le compte d’une certaine Svetlana G. Tous les trois sont jugés pour traite d’êtres humains envers des personnes vulnérables, un délit puni de sept ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende.

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