Elections européennes : Gabriel Attal critique la « vaste tromperie » du « clan Le Pen »

La députée européenne et tête de liste du groupe Renaissance, Valérie Hayer, et le premier ministre, Gabriel Attal, lors du lancement de la campagne pour les prochaines élections européennes, à Lille, le 9 mars 2024.

Le coup d’envoi de la campagne des élections européennes est donné. Lors du premier assembly de Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal a fustigé, samedi 9 mars, devant les militants de la majorité réunis à Lille, la « vaste tromperie » du « clan Le Pen » dont les votes au Parlement européen sont « une litanie de trahisons contre les intérêts des Français ».

« Ils ont toujours dit non à l’Europe. La seule différence, maintenant, c’est qu’ils le cachent un peu et que le non s’est transformé en niet », a lancé le premier ministre, après avoir accusé le Rassemblement nationwide (RN) de proximité avec Vladimir Poutine. « Le bilan du clan Le Pen, c’est quarante ans de Parlement européen, quarante ans d’indemnités de mandat, quarante ans de fantômes dans les couloirs de Bruxelles et de Strasbourg », a-t-il insisté à propos de Jean-Marie Le Pen et de sa fille Marine. « C’est quelques signatures sur les registres de présence pour toucher les indemnités, quelques interventions pour meubler sur les réseaux sociaux », a encore taclé le premier ministre.

« Risque de dislocation de l’Europe »

« Ils nous disent “la France revient”. Mais de quel droit parlent-ils au nom de la France ? Ce sont eux qui ont quitté la France. Où étaient-ils partis ? Au bal de Vienne à danser avec des néonazis ? Dans un congrès identitaire à chanter avec les antisémites ? A Moscou pour chercher l’approbation de Vladimir Poutine ? Sur un tabouret du Starbucks de la Trump Tower pour négocier un selfie avec Donald Trump qu’elle n’aura jamais réussi finalement à avoir », a cinglé Gabriel Attal à propos de Marine Le Pen.

« Pour le RN face à la Russie, toutes les mollesses, toutes les faiblesses sont bonnes », a poursuivi Gabriel Attal. « Jamais le risque de dislocation de l’Europe et d’affaiblissement de la France n’a été aussi élevé », avait-il mis en garde auparavant, après avoir rappelé : « Nous sommes les vrais défenseurs de l’Europe dans le paysage français. »

« Rien sur l’Europe, rien sur la France, rien pour les Français », a aussitôt réagi sur le réseau X le président du RN, Jordan Bardella, qui caracole dans les sondages. L’eurodéputé avait lancé sa campagne dimanche à Marseille, en axant son discours sur l’immigration et en s’en prenant à Emmanuel Macron, accusé d’être le « grand effaceur » de la France en Europe.

Valérie Hayer, le choix de la « jeunesse »

« Ne comptez pas sur moi pour avoir l’Europe honteuse », a affirmé Valérie Hayer, qui a peiné à sortir d’un ton monocorde, devant les militants qui scandaient souvent son nom. La candidate de 37 ans avait commencé son discours sur une word plus personnelle, rappelant son ancrage dans un territoire rural : « Mon engagement, c’est celui d’une (…) femme qui a grandi dans la ferme de ses dad and mom et qui sait, pour l’avoir vu de près, ce que l’Europe apporte à nos agriculteurs. » En la choisissant, la majorité a fait le choix de la « jeunesse » et de « l’audace comme l’incarne si bien [le] premier ministre », a-t-elle affirmé, plaçant ses pas dans ceux du chef du gouvernement.

Reconnaissant le manque de notoriété de Mme Hayer, le patron du MoDem, François Bayrou, a estimé que c’était plutôt « un atout », au regard de l’attrait des Français pour les « visages nouveaux ». Il a loué son « authenticité » seule « vertu qui vaille » en politique selon lui, avant de souligner combien à ses yeux la scenario internationale était « grave » avec la guerre en Ukraine.

Quand certains disent « nous soutenons l’Ukraine mais », « ce que Poutine entend, c’est le “mais” », a-t-il mis en garde. « Nous sommes pro-européens et il n’y a pas de “mais” », a enchaîné le chef d’Horizons Edouard Philippe. « En matière d’Europe, il vaut mieux être béat que Déat », a-t-il ajouté dans une allusion à l’ancien collaborationniste Marcel Déat.

Relayant à son tour les accusations de proximité de Marine Le Pen avec Vladimir Poutine, Edouard Philippe, a cité Winston Churchill pour critiquer ceux qui nourrissent « un crocodile » en espérant être les derniers « à être mangés ».

Le Monde avec AFP

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