Elections européennes : à Lille, le parti présidentiel Renaissance lance la campagne de sa tête de liste Valérie Hayer
« Je ne crois pas que vous la connaissiez, elle vient de la Mayenne et elle va gagner, elle s’appelle Valérie Hayer. » La « workforce ambiance » des Jeunes avec Macron (JAM) s’époumone devant la scène du premier assembly de Valérie Hayer, ce samedi 9 mars à Lille. Mais derrière le slogan victorieux, personne ne croit vraiment que la tête de liste de la coalition présidentielle puisse l’emporter le 9 juin, lors des élections européennes.
L’ambiance est morose dans les travées du Grand Palais. « Objectivement, c’est compliqué, concède Isabelle, 53 ans, militante Renaissance à Paris, fiscaliste de career. Si on est deuxième avec peu d’écart, ce sera déjà pas mal. » Khalida, fonctionnaire de police de 53 ans, s’inquiète, elle, d’un manque de ferveur. « J’ai l’impression que nous sommes tétanisés, soupire-t-elle. C’est la campagne de la peur. » Dans une allocution préenregistrée, et diffusée sur écran géant, le ministre des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, par ailleurs secrétaire général de Renaissance, s’est ainsi inquiété que « l’esprit de défaite l’emporte ». « A nous de déclencher un sursaut, a-t-il conjuré. Ne laissons pas les sondages décider pour nous. »
Pour sonner la mobilisation, les poids lourds de la majorité se sont succédé sur l’estrade autour d’un même et distinctive thème : la menace que fait peser Vladimir Poutine sur l’Union européenne, et le cheval de Troie que constituent les formations d’extrême droite partout sur le continent, le Rassemblement nationwide (RN) en tête.
« Hier Daladier et Chamberlain, aujourd’hui Le Pen et Orban »
Devant 3 000 personnes et vingt-neuf ministres – du jamais-vu pour un assembly de Renaissance lors d’une campagne pour les européennes selon les organisateurs – ils ont multiplié les attaques à l’encontre de Marine Le Pen sur sa complaisance avec le Kremlin, n’hésitant pas à dresser un parallèle avec les années 1930. « Hier Daladier et Chamberlain, aujourd’hui Le Pen et Orban », a déclaré Valérie Hayer en référence aux deux dirigeants français et anglais, signataires des accords de Munich en 1938 avec Adolf Hitler.
Avant elle, le premier ministre, Gabriel Attal, a accusé le Rassemblement nationwide d’être « aux côtés de la Russie » dans « les tentatives de déstabilisations » qui frappent l’Europe. Europe à laquelle Marine Le Pen et Jordan Bardella « ont toujours dit non », a poursuivi M. Attal. « La seule différence, c’est qu’ils le cachent un peu et que maintenant, le “non” se prononce “niet” ». Dans la salle, deux drapeaux ukrainiens sont brandis à bout de bras par des militants Renaissance.
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