Drone Volt prend enfin son envol
Au début des années 2020, les usages professionnels du drone étaient promis à un avenir radieux. De la surveillance des grandes cultures aux livraisons à domicile en passant par le pilotage numérique de la construction d’immeubles, il allait devenir impossible de se passer de ces caméras volantes bardées de capteurs. La prophétie est loin de s’être réalisée.
Alors que les champs de bataille moderne ont fait du drone une arme redoutable mise à la portée des combattants, les seuls domaines civils où son usage s’est imposé sont les activités liées à la sécurité, aux inspections d’ouvrages et à quelques activités de niche. Drone Volt, qui a multiplié ces derniers mois les lancements de nouveaux produits et bouclé un premier semestre affichant un chiffre d’affaires en progression de 49,3 %, à 23,6 millions d’euros, s’efforce de coller à cette réalité complexe.
Cette société cotée en Bourse et dont le siège est à Villepinte (Seine-Saint-Denis) fabrique elle-même ses drones afin de couvrir un maximum d’usages et « faire du sur-mesure ». « Nous développons une approche globale en développant et fabriquant nos appareils mais aussi en les adaptant à des besoins spécifiques et en assurant des prestations de formation », souligne Marc Courcelle, directeur général.
Drone Volt compte beaucoup sur le succès de Line Drone, sa dernière nouveauté tout juste commercialisée. Cet appareil à huit moteurs est le seul à pouvoir évoluer sur des lignes à haute tension de 315 000 volts afin de mener à bien des missions d’inspection sans qu’il soit nécessaire de couper l’alimentation. Conçu avec Hydro-Québec, le plus grand producteur d’électricité au Canada, ce drone que protège une cage de Faraday se pose sur un câble et y progresse grâce à des galets d’entraînement avant de redécoller.
Identité européenne
Line Drone est doté d’une caméra et de capteurs permettant de vérifier l’état de corrosion des manchons qui relient les segments de câbles haute tension avec davantage de précision et à moindre coût que les hélicoptères équipés de caméras thermiques qui effectuent d’ordinaire ce genre d’opération. Facturé quelque 300 000 euros, Line Drone (1,35 mètre d’envergure) est aussi proposé en location.
Le catalogue de Drone Volt dispose aussi de puissants drones capables de dérouler des câbles pour assurer le montage de téléphériques, d’emporter des lidars (télédétection par lasers) dans le cadre d’opérations de cartographie, de vérifier l’état des pales d’éoliennes ou la structure des ponts, de démousser les toits ou de nettoyer les vitres des façades d’immeubles difficilement accessibles. La société diffuse aussi des appareils à longue portée destinés à l’inspection de tronçons d’autoroute ou à assurer des missions de surveillance de la Marine nationale.
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