Dette : nouveau coup de chaud sur les taux
C’est la surprise des premiers jours de 2025 sur les marchés financiers : une remontée brusque et marquée des rendements des emprunts d’Etat sur trois des principaux marchés mondiaux, l’américain, le britannique et celui de la zone euro, qui pourrait compliquer, dans les prochains mois, la tâche déjà ardue des banques centrales comme des gouvernements.
Le rendement des bons du Trésor à dix ans américain a atteint, mercredi 8 janvier, 4,7 %, son plus haut niveau depuis octobre 2023. Son équivalent français, le taux des OAT à dix ans, a dépassé 3,4 %, au-dessus du pic atteint en juillet 2024 peu après la dissolution de l’Assemblée nationale. Mais c’est sur le marché de la dette britannique que les tensions ont été les plus fortes : le rendement des obligations à dix ans a culminé à 4,82 %, son plus haut niveau depuis 2008, ravivant les souvenirs de la tempête obligataire d’octobre 2022 déclenchée par les annonces de baisses d’impôts non financées du gouvernement de Liz Truss et qui s’était soldée par sa démission.
Ces mouvements sont d’autant plus inhabituels que les grandes banques centrales ont ouvert, en 2024, un nouveau cycle de baisse des taux d’intérêt directeurs. « On assiste à un mouvement global résultant d’un faisceau de facteurs qui s’accumulent », résume Guillaume Rigeade, gérant obligataire chez Carmignac.
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