Dans le peloton européen, les fragilités françaises
Deuxième économie de la zone euro, la France est naturellement embarquée dans la tectonique des plaques qui éloigne irrésistiblement la vieille Europe de la conquérante Amérique. Mais dans cette dérive, elle ne figure pas, en tout cas sur le strict plan des performances économiques, parmi les grands perdants.
« Il y a quelques années, la France allait mieux que l’Italie, mais moins bien que l’Allemagne, rappelle Dorian Roucher, chef du département de la conjoncture à l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Maintenant elle va mieux que l’Allemagne, mais moins bien que l’Italie. Au final, sur la période récente, la France est toujours restée dans une position médiane. » Les chiffres en attestent : depuis fin 2019, le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a crû de 11,5 %. Dans le même temps, la zone euro se contente de 4,6 % et la France de 4 %, quasiment dans la médiane. L’Allemagne, elle, patine (+ 0,1 %) tandis que l’Italie affiche une progression de 5,6 % et que l’Espagne fait encore mieux (+ 6,6 %).
En fait, le décrochage français en matière de croissance serait plutôt à venir. « Le point faible de la France réside dans son déficit qui atteint 6,1 % du PIB, lorsque c’est plutôt 3 % chez nos voisins », souligne Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévisions à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
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