Covid : cinq ans après, l’heure de la facture économique

Le 16 mars 2020 à 20 heures, il y a exactement cinq ans, Emmanuel Macron annonçait le confinement de la population française. Deux jours plus tard, juste avant minuit, la Banque centrale européenne ouvrait grand les vannes du crédit, en annonçant en urgence un plan d’intervention de 750 milliards d’euros (qui montera finalement à 1 700 milliards d’euros). L’heure de l’argent gratuit avait sonné. Les gouvernements ont pu emprunter comme jamais, à des taux d’intérêt autour de zéro, pour payer l’effort sanitaire, les salaires des gens forcés à rester chez eux, apporter des prêts d’urgence aux entreprises… Une large partie de la planète, dont toute l’Europe et les Etats-Unis, a procédé exactement de même.
Ce double effet – intervention massive de la banque centrale et endettement historique des Etats – a permis de maintenir les économies à flot. Economiquement, il s’agissait d’une expérience grandeur nature, pratiquement sans précédent. « C’était un cas d’école de la relance par la monétisation, explique Gilles Moëc, économiste en chef à Axa. Il fallait absolument le faire, sinon ça aurait été une catastrophe économique, en plus d’être une catastrophe sanitaire, mais tout cela a un coût. » Envolée de la dette publique, violente poussée d’inflation, fragmentation du commerce international… La facture a été significative et est loin d’être entièrement payée.
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