COP29 : « En encourageant le développement technologique et les énergies propres, la France peut échapper à une trajectoire d’austérité »

Dans un contexte de profonde crise parlementaire et de défiance envers le politique, Michel Barnier a annoncé, dans son discours de politique générale, vouloir s’attaquer de front à la double dette du pays, budgétaire et écologique. Si cet impératif est largement partagé et répond aux principales préoccupations des Français, les débats houleux autour du budget 2025, qui inclut des coupes significatives aux ressources allouées à la transition écologique, montrent que le consensus reste difficile à trouver.

La meilleure chance pour créer un projet suffisamment fédérateur repose pourtant sur une politique de croissance durable et inclusive. Accélérer la transition pourrait ouvrir de nouveaux secteurs industriels, créer des emplois et contribuer à la réduction de la pauvreté. Bien que son financement semble risqué avec un ratio dette-PIB élevé, la France bénéficie d’atouts uniques : innovation technologique, énergie décarbonée, Etat-providence solide et accès privilégié aux marchés de l’Union européenne.

Il est essentiel d’éviter une approche technocratique et centralisée qui sous-estime les impacts redistributifs des politiques climatiques déconnectées des réalités locales, comme en témoigne la réaction des « gilets jaunes » face à la hausse des taxes sur les carburants sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Renforcer la confiance et la coordination entre l’Etat, les régions et les collectivités locales, ainsi qu’entre les citoyens et leurs territoires, autour des bénéfices concrets de l’action climatique est donc essentiel pour garantir une transition juste et réussie.

Innovation stimulée

L’innovation est au cœur de l’avantage compétitif de la France dans l’économie durable. Le pays dispose d’une base industrielle solide dans des secteurs tels que l’automobile, l’aéronautique et l’énergie, offrant ainsi un socle propice au développement de technologies vertes avancées. L’augmentation des investissements en recherche et développement stimulerait la productivité et la croissance. Le leadership de la France dans les technologies de l’hydrogène, avec un engagement de 7 milliards d’euros, est prometteur.

Les start-up françaises s’attaquent déjà à des problèmes d’infrastructure à grande échelle, nécessitant le développement de nouveaux matériaux, actifs physiques et processus. Verkor, fabricant de batteries, construit une gigafactory à Dunkerque (Nord), montrant que les bénéfices de l’économie de l’innovation peuvent s’étendre au-delà de Paris. Driveco espère déployer des bornes de recharge électrique en Europe. Cette audace en matière d’innovation, soutenue par des investissements en capital, positionne la France pour être parmi les leaders de produits et savoir-faire vers lesquels s’oriente la demande mondiale. Le pays peut également se diversifier dans des secteurs encore sous-développés mais offrant un fort potentiel de compétitivité et des emplois de qualité, comme les technologies de basse consommation en énergie et déchets.

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