Autoroute A69 : à Toulouse, des manifestants demandent une suspension du chantier

Des manifestants contre le projet d’autoroute A69 demandent une suspension des travaux, à Toulouse, le 15 décembre 2024.

Entre 800 personnes, selon la préfecture, et 2 200, selon les organisateurs, ont manifesté dimanche 15 décembre à Toulouse contre l’A69 et le report de plusieurs mois d’une décision de justice sur la poursuite du chantier de cette autoroute controversée. « Chantier illégal », « Stop au massacre en cours » ou « Des moutons, pas du goudron » pouvait-on lire sur des pancartes brandies par ces opposants à l’autoroute Toulouse-Castres de tous les âges.

Prenant la parole avant le départ de la manifestation, Geoffrey Tarroux, du collectif La voie est libre, a regretté que « la justice s’aligne derrière des lobbys privés », tout en ajoutant, sous les applaudissements de la foule, que « le projet sera arrêté ».

Alors que sa décision sur la poursuite du chantier de l’A69 était attendue depuis des mois, le tribunal administratif de Toulouse a choisi le 9 décembre dernier de relancer l’instruction de ce dossier brûlant, ce qui a permis au constructeur de l’A69, Atosca, de continuer les travaux. Les manifestants ont fait savoir dimanche qu’ils demanderaient dès lundi à l’instance une audience en référé pour tenter d’obtenir la suspension des travaux, en attendant une décision sur le fond dans quelques mois.

La manifestation était organisée par un collectif d’une vingtaine d’associations et syndicats, dont Attac, Greenpeace et la CGT. Vers la fin de la manifestation, des CRS ont refoulé à l’aide de gaz lacrymogène quelques manifestants qui allaient grimper sur un arbre proche du tribunal administratif de Toulouse pour y poser une banderole.

Pour Marie Roqueta, ce report « scandaleux reflète la pression sur la justice, notamment du groupe pharmaceutique Pierre Fabre », qui a menacé à la fin de novembre de remettre en cause son implantation locale si le chantier s’arrête. « Ce n’est pas cette autoroute qui désenclavera Castres. Au contraire, elle en fera une ville-dortoir », a ajouté la manifestante de 40 ans.

Le Monde avec AFP

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