Au sud de la Moldavie, la région autonome de Gagaouzie ne jure que par Moscou
Placée en détention le 25 mars par les autorités moldaves pour financement illégal de campagne, Evguenia Gutsul, la gouverneure prorusse de la Gagaouzie, une région autonome au sud de la Moldavie, a lancé un appel vibrant à ses « partenaires stratégiques », les présidents russe, Vladimir Poutine, et turc, Recep Tayyip Erdogan, leur demandant de faire pression sur le gouvernement moldave en vue de sa libération.
Deux lettres ont été postées jeudi 27 mars sur sa chaîne Telegram. Dans la première, elle demande au numéro un russe d’« utiliser tous les mécanismes diplomatiques, politiques et juridiques pour faire pression sur les autorités moldaves » afin que cesse « la répression politique » dans le pays et qu’elle soit libérée. Le second message est adressé au président Erdogan, dont elle réclame la protection au nom des Gagaouzes qui « depuis des siècles, partagent un espace historique commun » avec la Russie et la Turquie.
Il est vrai que les Gagaouzes sont des Moldaves un peu particuliers puisqu’ils parlent russe, turc, et rechignent à s’exprimer en moldave. Turcophones, ces orthodoxes de rite bulgare, regardent les chaînes russes de propagande ou les feuilletons turcs à l’eau de rose. Si la Turquie est leur lointaine protectrice, la Russie est leur modèle, leur recours, leur mère nourricière aussi puisqu’une bonne partie des forces vives de la région autonome restée très agricole – 135 000 habitants pour 1 800 kilomètres carrés – émigre régulièrement vers les grandes villes de la Fédération russe pour y trouver du travail.
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