Attentat de Magdebourg en Allemagne : les interrogations sur les manquements des autorités mettent le gouvernement sous pression

Le chancelier allemand, Olaf Scholz (au centre), avec le ministre-président du Land de Saxe-Anhalt, Reiner Haseloff (à droite), lors d’une visite sur le site d’une attaque à la voiture bélier sur un marché de Noël à Magdebourg, le 21 décembre 2024.

Que savait la police allemande sur Taleb Al-Abdulmohsen, l’auteur présumé de l’attentat du marché de Noël de Magdebourg, vendredi 20 décembre ? Pourquoi les services de renseignement ne l’avaient-ils pas identifié comme potentiellement dangereux ? Deux jours après le drame, qui a fait cinq morts dont un enfant de 9 ans, et plus de deux cents blessés sur un marché de Noël de la capitale du Land de Saxe-Anhalt (Est), les reproches pèsent sur les autorités.

La ministre de l’intérieur, Nancy Faeser, a promis une enquête pour déterminer les raisons pour lesquelles les forces de l’ordre n’ont pas réagi aux éléments d’information qui leur avaient été transmis au fil des années sur ce médecin psychiatre d’origine saoudienne âgé de 50 ans, installé en Allemagne depuis 2006. La ministre ainsi que des hauts fonctionnaires seront auditionnés, le 30 décembre, par la commission des affaires intérieures du Bundestag, preuve de la pression des députés sur le gouvernement du chancelier, Olaf Scholz, à deux mois d’élections anticipées qui se tiendront à la fin de février.

Les autorités ont, immédiatement après l’attentat, précisé qu’il n’était pas identifié comme extrémiste par les services de renseignement. Pourtant, il est rapidement apparu que le suspect était actif sur le réseau social X, se présentant comme un militant anti-islam, athée, mais aussi extrêmement critique vis-à-vis de l’Allemagne, accusée de chercher à « islamiser l’Europe ». Ses messages montrent qu’il entretenait des liens avec le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), dont il partageait les positions sur l’immigration.

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