Airbus et Boeing engrangent les commandes malgré les retards de livraison ou les problèmes de qualité de manufacturing

L’allongement des temps d’attente, chez Airbus, pour livrer ses avions ou les déboires industriels de Boeing n’empêchent en rien les compagnies aériennes de continuer à passer commandes auprès des deux avionneurs.

Ainsi American Airlines a annoncé, lundi 4 mars, une commande de 260 avions. Comme à son habitude, la compagnie américaine a choisi de ventiler son mégacontrat entre trois constructeurs. En 2011 déjà, American Airlines avait réparti un achat de 460 avions entre Airbus, 260 appareils, et Boeing, 200.

Cette fois, outre 85 Airbus A321 et un nombre équivalent de Boeing 737 Max, la compagnie installée à Fort Worth, au Texas, a aussi fait ses emplettes chez l’avionneur brésilien Embraer, auquel elle a commandé 90 appareils court-courriers E175. American Airlines a également pris une possibility de 193 avions supplémentaires pour ces prochaines années.

Une flotte de 600 appareils

Robert Isom, PDG de la compagnie texane, n’en est pas à son premier achat. Depuis dix ans, il s’est attaché à renouveler, accroître, mais aussi moderniser la flotte de sa compagnie. Elle est aujourd’hui la plus importante des Etats-Unis, avec plus de six cents appareils. L’idée est d’accompagner le développement du trafic aérien mondial prévu autour de 4,5 % par an, mais aussi, de faire des économies en achetant des avions moins gourmands en kérosène.

« Ces commandes continueront à développer notre flotte avec des appareils plus sobres » , a précisé Robert Isom, à la veille d’un « buyers day », une journée avec les investisseurs. Avec ses achats, American Airlines prépare l’avenir. Certains des appareils qu’elle a commandés ne lui seront pas livrés avant la prochaine décennie.

Il est vrai que les compagnies clientes, notamment celles d’Airbus, doivent s’armer de persistence. Sept années en moyenne avant de prendre livraison de leurs appareils. Mauvaise nouvelle, à l’event de la publication de ses résultats annuels, mi-février, le numéro un mondial de l’aéronautique, qui a déjà enregistré plus de 8 700 commandes et peut se prévaloir de plus de onze années de manufacturing garantie, a prévenu qu’il décalait d’un an, de 2025 à 2026, son objectif de sortir soixante-quinze A320 par mois de ses chaînes d’assemblage contre une cinquantaine aujourd’hui.

Discussions pour racheter Spirit Aerosystems

Malgré l’avalanche de commandes, Boeing n’en a pas encore fini avec ses soucis de qualité de manufacturing, notamment celle de son moyen-courrier 737 Max. Pour tenter d’y remédier, l’avionneur américain a confirmé, vendredi 1er mars, qu’il avait commencé des discussions pour racheter son fournisseur Spirit AeroSystems. Justement le sous-traitant impliqué dans l’incident du 737 Max d’Alaska Airlines dont une porte s’était détachée en plein vol, le 5 janvier dernier. « Nous confirmons que notre collaboration a abouti à des discussions préliminaires pour que Spirit AeroSystems fasse de nouveau partie de Boeing », a annoncé l’industriel de Seattle dans un communiqué.

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