Agriculteurs en colère : « Il est tout à fait potential qu’on se remette en motion rapidement », avertit le président de la FNSEA

La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), premier syndicat agricole français, a annoncé, jeudi 12 décembre, par la voix de son président, la poursuite « possible », avant la fin de l’année, d’actions de protestation des agriculteurs, laissés sans réponse à leurs demandes.

« A ce stade, on avait dit qu’on ne souhaitait pas prendre les fêtes de fin d’année en otage, parce qu’encore une fois, c’est le moment où les Français vont consommer nos produits, dont on est fiers. Mais force est de constater que là, on est dans l’expectative, on ne sait pas où on va et on ne peut pas attendre. Donc, il est tout à fait possible qu’on se remette en action rapidement », a déclaré son président, Arnaud Rousseau, sur RTL.

A la question « avant la fin de l’année ? », il a répondu : « Oui, bien sûr. (…) Si on n’a pas de gouvernement, si le premier ministre n’est pas nommé, si nous n’avons pas d’interlocuteur, on ne peut plus attendre un an. Un an, c’est une période raisonnable pour obtenir des réponses. Nous n’en avons pas et nous ne voyons pas l’horizon se dégager », a-t-il expliqué.

Les agriculteurs considèrent que la censure et la chute du gouvernement Barnier ont suspendu la concrétisation des promesses faites aux syndicats depuis les grandes manifestations de l’hiver dernier. Depuis, la mobilisation agricole s’est traduite par des actions devant des permanences de députés, murées ou visées par des déversements de fumier. Etaient surtout ciblés des élus du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national, qui ont voté la censure gouvernementale.

Mercredi, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a condamné « fermement » ces actions qui ont visé, selon elle, plus de trente députés en l’espace d’une semaine. « Rien ne justifie la violence », a dit Arnaud Rousseau, interrogé sur RTL. « Je ne cautionne rien qui atteigne aux biens et aux personnes. Je dis simplement qu’on ne peut pas pousser les gens à bout et s’étonner de réactions qui vont au-delà de ce qui serait raisonnable. Et je demande que soit entendue la colère agricole depuis un an (…), bien sûr qu’on a peur que ça dérape, et on n’a jamais eu aussi peur », a-t-il affirmé.

Le Monde avec AFP

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