Guerre en Ukraine : à Soumy, près du entrance, les habitants gardent la foi en leur armée

Avec le repli forcé, début mars, des forces ukrainiennes hors de la région de Koursk (Russie), Soumy, 250 000 habitants, a rejoint le sinistre club des grandes villes ukrainiennes (Zaporijia, Kharkiv, Kramatorsk, Pokrovsk) directement menacées par l’avancée russe. Le front n’est qu’à une trentaine de kilomètres au nord et à l’est, et des dizaines de milliers de soldats russes lancent, chaque jour, des assauts sur cette région du nord-est de l’Ukraine, dont Soumy est le centre administratif.
La nuit – et parfois même le jour –, le ciel bourdonne du bruit des drones d’attaque de longue distance de type Shahed envoyés par l’armée russe. Les attaques aériennes peuvent survenir n’importe quand, et les sirènes d’alerte mugissent plusieurs fois par jour. Un drone Shahed a frappé le toit de l’hôpital régional, le 19 mars, forçant l’évacuation de 147 patients. Les vitres de l’hôpital pédiatrique, 100 mètres plus loin, ont été soufflées, mais, miraculeusement, personne n’a été sérieusement blessé.
Cette sombre réalité n’a pourtant pas vidé les rues de Soumy, comme cela avait été le cas au début de l’invasion russe à grande échelle, en 2022. Les habitants de Soumy, dans leur immense majorité, y poursuivent leur existence et donnent à la ville une apparence de normalité. Tous les commerces, restaurants et bars sont ouverts, la circulation automobile est dense du matin au soir, jusqu’à 23 heures, lorsque le couvre-feu entre en vigueur. Soudainement, alors, la ville se tait, et des explosions lointaines, venant du front, se font entendre. Le bruit de Mobylette émis par les moteurs des drones d’attaque de longue portée est parfois perceptible, comme celui de la défense antiaérienne qui cherche à les abattre. Certains n’hésitent pas à sortir sur leur balcon pour admirer, malgré le danger, le spectacle des points lumineux montant vers le ciel – des balles traçantes – qui s’achève parfois par un flash, lorsque la cible explose.
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