En Ukraine, être homosexual sur le entrance

A travers son travail, Jesse Glazzard, 31 ans, cherche à « redonner une place » dans l’histoire aux personnes LGBTQ +, rarement photographiées quand il est question de géopolitique. Le Londonien a ainsi fait poser, au cours de leur permission, des soldats ukrainiens et gay empêtrés dans la guerre contre la Russie qui s’enlise depuis plus de trois ans. « Etre gay en Ukraine n’est pas aussi facile qu’en France ou au Royaume-Uni », précise l’artiste. Il faudra attendre 2013 pour que l’homosexualité, dépénalisée en 1991, après la chute de l’URSS, soit célébrée pour la première fois lors d’une pride.

Dans l’armée ukrainienne, où, comme dans la grande majorité des formations militaires du monde occidental, la masculinité traditionnelle « gomme » l’orientation sexuelle de ses membres, ce sujet est peu documenté. « Mon projet permet à ces soldats, qui risquent leur vie chaque jour, d’obtenir une forme de reconnaissance de leur identité, détaille Jesse Glazzard. L’un d’entre eux me l’a résumé en me déclarant : “Si je dois mourir demain, j’aimerais qu’on se souvienne de moi non pas comme d’un simple militaire mais comme d’un soldat gay.” »

Sur invitation de l’ONG Ukrainian LGBT + Military and Veterans for Equal Rights, créée en 2018, Jesse Glazzard s’est rendu en Ukraine pendant une dizaine de jours en septembre 2024. À son arrivée à la gare de Kiev, plusieurs alertes aux missiles l’obligent à se réfugier dans les couloirs du métro de la capitale. Il pense alors ne jamais en sortir. Mais il parvient à poursuivre son voyage et décide de ne pas trop se renseigner sur l’histoire de l’Ukraine, pour se concentrer sur les histoires personnelles des soldats qu’il rencontre et les émotions qu’elles suscitent chez lui. « La plupart du temps, je voulais m’enfuir pour pleurer, décrit le photographe. J’utilisais alors ce ressenti pour rendre mes images plus douces. »

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