Face à la concurrence asiatique, le fossé se creuse pour les fabricants de médicaments européens

A l’intérieur de l’usine de purification du complexe industriel Novo Nordisk, à Kalundborg, au Danemark, vendredi 24 mai 2024.

En 2020, les Européens n’imaginaient pas un jour être confinés dans le confort de leur salon à cause d’une pandémie. Encore moins redoutaient-ils d’être à court de médicaments essentiels pour se soigner dans les hôpitaux et les pharmacies. L’irruption du Covid-19 s’est chargée de balayer ces certitudes en révélant l’état de dépendance du Vieux Continent aux approvisionnements asiatiques. Mais la promesse de reconquête sanitaire martelée depuis peine encore à produire largement ses effets.

« Au regard de toute l’énergie déployée par les pouvoirs publics et les industriels ces dernières années, le constat est pour le moment assez décevant », soupire David Simonnet, le patron d’Axyntis. Comme l’ensemble de ses homologues européens qui fabriquent des principes actifs, des substances-clés qui confèrent aux médicaments leurs effets thérapeutiques, ce chantre de longue date de la souveraineté s’est réjoui, en 2020, du sursaut des 27 Etats membres.

La lenteur de Bruxelles à matérialiser ses bonnes résolutions par des actes a toutefois quelque peu douché son enthousiasme de l’époque. « L’offre industrielle s’est renforcée, les fabricants, aidés en France par l’Etat, ayant quasiment tous lancé de nouveaux projets d’investissement. Le problème, c’est qu’aucune mesure incitative pour valoriser cette fourniture de principes actifs de proximité ne l’accompagne. Résultat : la demande n’est pas au rendez-vous », analyse-t-il.

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