En Bade-Wurtemberg, berceau de l’car allemande, la confiance demeure face à la crise qui vient
L’engin est d’une simplicité déconcertante : trois roues à rayons, une chaîne de vélo pour la transmission, un siège en bois, et, à l’arrière, un moteur à essence à un seul cylindre. A côté, une « calèche » à quatre roues, elle aussi équipée d’un petit moteur. Au dernier étage du musée Mercedes-Benz de Stuttgart, la riche capitale du Bade-Wurtemberg, les deux véhicules, brevetés respectivement par Carl Benz et Gottlieb Daimler en 1886, tournent sur un grand cercle lumineux. Ce sont les premières automobiles à moteur à combustion du monde. A l’époque, cette région du sud de l’Allemagne est encore une terre d’émigration, essentiellement agricole. Les inventions de Benz et de Daimler vont bouleverser son destin : depuis cent quarante ans, l’industrie automobile fait la fortune et l’identité du Bade-Wurtemberg et de l’Allemagne tout entière.
Cette histoire pourrait de nouveau basculer. Depuis quelques mois, la région est celle où la désindustrialisation en cours en Allemagne prend les accents les plus dramatiques. Bosch, le grand équipementier automobile de Stuttgart, qui emploie 135 000 salariés en Allemagne et 430 000 dans le monde, a annoncé, le 22 novembre, la deuxième vague d’un gigantesque plan social. Au total, 8 000 à 10 000 emplois pourraient disparaître outre-Rhin d’ici à 2030, a décompté le syndicat IG Metall.
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