Visite du pape en Corse : entre l’île de Beauté et le Vatican, des liens qui remontent au Moyen Age

Une fresque murale représentant le pape François à côté de la cathédrale d’Ajaccio (Corse-du-Sud), le 14 décembre 2024.

Cristianu. La langue corse utilise le même mot pour désigner une personne et un chrétien, souligne le militant culturel Christian Andreani. Alors que le pape est attendu, dimanche 15 décembre, dans l’île de Beauté, celui qui est également chanteur de polyphonies et photographe à Patrimonio (Haute-Corse) tisse ainsi le lien entre le Vatican et la Corse. « C’est une terre vaticane, c’est indiscutable. La Corse fait partie du patrimoine de Saint-Pierre », abonde, de son côté, Antoine-Marie Graziani, professeur et écrivain, enracinant cette primauté à la « fin du VIIIe siècle, quand Pépin le Bref (754) puis Charlemagne (774) confièrent le destin de l’île au souverain pontife ». Celui-ci en attribua la suzeraineté à Pise (1077-1289) ou à Gênes (1284-1729) et, même, par intermittence, au royaume d’Aragon (1297).

Entre-temps, des insulaires, réputés pour leurs talents de mercenaires, entrent au service du Saint-Père. « Un régiment de Corses qui a constitué la police du pape s’est mis en place dès le XVsiècle, poursuit M. Graziani. Cette Guardia papale a compté jusqu’à huit cents individus, quand un régiment de Vénitiens en comptait 1 500, c’était donc conséquent pour l’époque. »

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