Le gouvernement relance la réforme de l’audiovisuel public

Rachida Dati, ministre de la culture,  quitte le Palais de l’Elysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 27 novembre 2024

Pour les salariés de l’audiovisuel public, l’accalmie aura été de courte durée. Alors que le 20 novembre, les députés ont voté la réforme du financement de l’audiovisuel public, évitant ainsi à France Télévisions, Radio France, France Médias Monde, l’INA et Arte le scénario de la budgétisation, le projet de réforme de la gouvernance a été relancé dès le lendemain. Au printemps, la ministre de la culture Rachida Dati avait dû renoncer, à cause de la dissolution, à son désir de réunir les différentes entités dans une holding destinée à les fusionner dans la foulée.

La fusion n’est plus d’actualité : le texte « relatif à l’audiovisuel public et à la souveraineté audiovisuelle » voté par les sénateurs le 13 juin, sur lequel l’Assemblée nationale est appelée à se pencher les 17 et 18 décembre, porte uniquement sur la création d’une holding, nommée France Médias. Celle-ci verrait le jour le 1er janvier 2026.

Fervente défenseure d’un rapprochement des entreprises de l’audiovisuel public, Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, verrait son mandat, censé s’achever en août de l’année prochaine, prolongé jusqu’à la fin 2025.

« Est-ce que tout va se passer comme prévu ?

« Avec une loi définitivement votée à la fin du premier semestre, cela laisserait le temps à l’Autorité de régulation audiovisuelle et numérique [Arcom] de lancer une procédure de nomination pour la présidence de la holding », décrypte un acteur du dossier. Et, le cas échéant, à Mme Ernotte de faire valoir sa candidature. Le chapitre deux du texte sénatorial, qui portait sur d’autres sujets que l’audiovisuel public, pourrait, lui, être laissé de côté dans un premier temps, afin d’éviter de prolonger les débats.

« Mais est-ce que tout va se passer comme prévu ? », s’interroge un interlocuteur au sein de l’une de ces entreprises, rappelant les menaces qui pèsent sur le gouvernement Barnier. Quand bien même celui-ci serait toujours en place à la mi-décembre, « faire passer cette loi avec l’appui du Rassemblement national, qui ne souhaite pas renforcer l’audiovisuel public mais le privatiser, pose question », ajoute-t-il.

« Une forme d’acharnement »

Selon plusieurs sources, le premier ministre, Michel Barnier, souhaite que France Médias Monde (France 24, RFI, Monte Carlo Doualiya) figure au nombre des futures filiales de France Médias. En juin, cependant, un amendement avait été voté qui excluait celle qu’on appelle aussi « audiovisuel extérieur » du schéma ; il pourrait réapparaître le 11 décembre, lors de l’examen du texte en commission des affaires culturelles. Les contrats d’objectifs et de moyens (COM), qui fixent des priorités aux différentes entreprises et les moyens qui leur sont dévolus, seraient remplacés par des « conventions stratégiques pluriannuelles ».

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