En campagne contre la FNSEA, la Coordination rurale multiplie les mobilisations
« On gagnera les élections contre la cogestion », « pour des prix, pas des primes » : les paroles de la chanson reviennent en boucle, accompagnées des images des manifestations de début d’année. Le clip de campagne de la Coordination rurale (CR) a été très largement diffusé à l’occasion du congrès annuel de ce syndicat agricole, organisé cette année au Palais des congrès du Futuroscope, à Chasseneuil-du-Poitou (Vienne), mardi 19 et mercredi 20 novembre.
Le choix de cette commune pour tenir son 31e congrès n’a rien de fortuit. C’est en effet l’un des fiefs de la CR qui a pris le contrôle de la chambre d’agriculture de la Vienne, en battant la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), lors des précédentes élections en 2019. Le président de la chambre d’agriculture du département, Philippe Tabarin, se dit prêt à se représenter, même s’il avoue que la liste n’est pas encore déposée.
Cette échéance électorale majeure pour le monde agricole qui élit, tous les six ans, ses représentants aux chambres d’agriculture, est fixée au 31 janvier 2025. Tous les syndicats sont donc en ordre de bataille pour conquérir des militants et décrocher les votes des agriculteurs. « Organisez-vous pour renverser le pouvoir de la FNSEA. Renversez la table ! Imposez l’exception agri-culturelle », a lancé Christian Convers, secrétaire général du syndicat, avant de déclarer ouvert le « congrès de la victoire ». Véronique Le Floc’h, présidente de la CR, en a profité pour lancer « l’acte 3 de la mobilisation ». Avec à la clé une liste de revendications, dont « l’abandon pur et simple du Mercosur ou de tout autre traité de libre-échange », « la baisse des charges pour redonner du revenu aux agriculteurs », « la suppression des surtranspositions des normes françaises sur les normes européennes concernant les produits phytosanitaires », et même, la suppression de l’Office français de la biodiversité.
De nombreux duplex ont émaillé les deux jours de rassemblement pour suivre, en direct, les actions du terrain. Sans surprise, la CR du Lot-et-Garonne (CR47), qui s’était déjà illustrée en début d’année, manifestait à Agen, avec près d’une centaine de tracteurs, déversant des bennes de détritus devant les bâtiments des services de l’Etat. « Nous devons être combatifs. Porter nos revendications devant les préfectures », a déclaré Karine Duc, coprésidente de la CR47, bonnet jaune vissé sur la tête. Entrés avec José Perez, autre coprésident, dans la préfecture du Lot-et-Garonne, mardi, ils en ont été expulsés en fin de journée, après avoir signifié qu’ils souhaitaient y rester tant qu’ils n’obtiendraient pas satisfaction. Mercredi matin, ils ont joint au téléphone le premier ministre, Michel Barnier, pour lui exprimer leurs demandes.
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