Elections européennes : pour éviter un fiasco, Emmanuel Macron envisage un duel avec Marine Le Pen

 Emmanuel Macron s'apprête à accueillir la présidente de la commission europeenne, Ursula Von der Leyen, à l’Elysée à Paris, le 6 mai 2024.

Pour éviter une bérézina lors des élections européennes du 9 juin, Emmanuel Macron n’exclut rien. Pas même d’affronter Marine Le Pen lors d’un débat. L’hypothèse d’une telle joute, évoquée le 12 mai, par Le Parisien et La Tribune Dimanche, est un scénario parmi d’autres, confirme, au Monde, l’Elysée. « Pour les modalités d’implication du président de la République dans cette campagne, tout reste ouvert, indique-t-on rue du Faubourg-Saint-Honoré. Quand il s’agit de parler de l’Europe et de la France, on peut toujours compter sur le chef de l’Etat. »

La leader d’extrême droite, jointe dimanche soir, assure en retour n’avoir « eu absolument aucun échange avec lui [le président] (ou son cabinet) sur un débat ». Mais rappelle avoir dit « pourquoi pas ? », lorsque la question lui avait été posée le 21 avril par BFM-TV. « S’il [Emmanuel Macron] me le proposait, je n’exclus pas d’y participer par principe. Mais je proposerai surtout de débattre après les européennes, en septembre, pour savoir où il nous emmène, ce qu’il compte faire des trois dernières années », complète la cheffe du groupe RN à l’Assemblée nationale.

Un tel face-à-face, illustrerait le combat entre « nationalistes et progressistes » que cherche à installer le camp présidentiel. Témoignant de l’importance des européennes pour le chef de l’Etat, il permettrait au président, empêché par la Constitution de se présenter aux élections présidentielles de 2027, de jeter toutes ses forces dans une dernière campagne. Quitte à donner à ce scrutin les allures d’une redite des batailles du second tour de 2017 et de 2022, remportées à chaque fois haut la main par le chef de l’Etat.

Multiplier les prises de parole

Emmanuel Macron est décrit par les siens comme bouillonnant, trépignant de s’investir dans un combat des européennes mal emmanché. A ce jour, Valérie Hayer, candidate du camp présidentiel, patine dans les sondages, loin derrière la liste menée par Jordan Bardella pour le Rassemblement national (RN). Un fiasco le 9 juin, face au parti d’extrême droite qui se revendique comme la seule véritable « alternance » au pouvoir en place, compliquerait un peu plus la fin du mandat d’Emmanuel Macron à l’aura déclinante.

Le chef de l’Etat, enrageant contre l’« esprit de défaite » qui, à ses yeux, envahit une partie de ses troupes, multiplie les prises de parole : discours de la Sorbonne le 25 avril, entretiens à La Tribune Dimanche et à Elle les 5 et 8 mai – pour, espère-t-il, redonner un souffle à la liste Renaissance-MoDem-Horizons. L’Elysée se félicitait encore dimanche soir du succès des vidéos du week-end montrant le chef de l’Etat répondant à des questions d’internautes sur l’Europe. Diffusées par extraits sur TikTok, Instagram, Snapchat, X… les « capsules » ont totalisé, selon les calculs de l’Elysée, 39,5 millions de vues. « Pas mal non ? », s’ébaubit-on au palais présidentiel.

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