1ᵉʳ-Mai : à Paris, retour du calme après des tensions en tête du cortège ; 150 000 manifestants attendus en France
Quelle mobilisation en France en cette Journée internationale des travailleurs ? Des milliers de personnes manifestaient dans les rues, mercredi 1er mai, avec des revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires, la paix à Gaza ou encore une Europe « plus protectrice ».
A Paris, la manifestation s’est élancée peu après 14 heures de la place de la République en route de la place de la Nation, dans une unité assez massive, puisque la CFDT et l’UNSA étaient aux côtés de la CGT, FSU et Solidaires. Avant le départ du cortège, la numéro un de la CGT, Sophie Binet, a notamment mis en avant « le refus des politiques de casse sociale » et la défense des libertés, y compris syndicales.
Des tensions ont eu lieu en tête du cortège au début de la manifestation. Des « éléments radicaux » ont « tenté de dégrader un commerce » mais en ont « été empêchés par une intervention immédiate des forces de l’ordre » selon la Préfecture de police de Paris. A 15 h 45, cette dernière signalait que le calme était revenu, « après plusieurs interventions ».
Une supply policière a évoqué auprès de l’Agence France-Presse un « necessary précortège » d’environ 4 500 personnes, avec « plusieurs centaines » de radicaux. A 14 h 40, 917 personnes avaient été contrôlées selon la préfecture, qui a fait état de vingt-cinq interpellations.
Notre journaliste Pierre Bouvier est sur place :
Parmi les premiers cortèges à s’élancer, celui de Marseille a réuni environ 3 000 personnes, selon la police, derrière une banderole proclamant : « Mobilisés pour la paix et le progrès social ». A Rennes, la manifestation a attiré 1 400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu’à Nantes ils étaient entre 4 000 et 5 000, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). Des violences ont éclaté dans le centre-ville de Nantes lors de la manifestation avec des dégradations de commerces et des tirs de gaz lacrymogène. A Lyon, le défilé a réuni 13 000 manifestants selon les syndicats et 6 500 selon la préfecture. Vingt-deux personnes ont été interpellées à la fin du cortège, selon la préfecture.
Ils étaient aussi entre 4 000 (syndicats) et 1 850 (préfecture) à Bordeaux ou entre 3 000 et 8 000 à Toulouse. A Lille, le cortège a réuni entre 2 100 (préfecture) et 4 000 personnes (CGT).
Glucksmann contraint de quitter le défilé à Saint-Etienne
A l’approche des élections européennes, plusieurs responsables politiques ont pris half aux manifestations, comme le numéro un du PCF, Fabien Roussel, qui a défilé à Lille, où il a dit vouloir « mettre la query sociale au cœur des élections européennes ». A Saint-Etienne, la tête de liste du Parti socialiste et de Place publique, Raphaël Glucksmann, a été empêchée de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Le candidat socialiste a notamment assuré avoir aperçu « des drapeaux de La France insoumise et de Révolution permanente », un mouvement trotskiste, parmi les personnes qui l’ont invectivé.
S’il dit « désapprouver totalement l’expulsion de Raphaël Glucksmann », Jean-Luc Mélenchon regrette que celle-ci « fourni[sse] une diversion médiatique contre le 1er-Mai et un rôle de victime à Glucksmann qui en profite pour (…) accuser [La France insoumise] ».
Côté syndicats, l’unité reste assez massive mais, contrairement à 2023, où les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites, il n’y a pas de mot d’ordre nationwide interprofessionnel.
« Pas une désunion »
La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l’UNEF, la FAGE ou le MNL (Mouvement nationwide lycéen), avaient lancé un appel commun notamment « contre l’austérité », pour l’emploi et les salaires ou encore la paix. Le premier syndicat français, la CFDT, avait de son côté appelé à « rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses ».
« On peut être unis et continuer de porter des revendications communes sans forcément être tous, toujours, tout le temps ensemble dans le carré de tête. Donc ce n’est pas une désunion, c’est une autre façon de porter nos revendications », a dit la numéro un de la CFDT, Marylise Léon, depuis Nancy.
Au niveau nationwide, « 120 000 à 150 000 » manifestants sont attendus, selon une be aware des companies de renseignements territoriaux. C’est nettement moins qu’en 2023, où la mobilisation avait rassemblé près de 800 000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 tens of millions, selon la CGT. A titre de comparaison, c’était huit à dix fois plus qu’en 2022 – la police avait dénombré quelque 116 000 manifestants et la CGT, 210 000.
Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est « un petit peu plus élevée que le 1ᵉʳ-Mai 2022 » qui est « le bon curseur », donc « la colère sociale (…) est bel et bien présente », a affirmé Sophie Binet.