Roumanie : influenceurs, comptes automatisés et publicités illégales au service d’une campagne d’ingérence hors normes
« Salut ! Nous avons une vidéo puissante sur l’avenir de notre pays et il est important qu’elle soit vue par le plus grand nombre. Si vous nous soutenez et que vous la publiez (dans des Reels, une publication ou une story), nous sommes prêts à payer pour cette promotion. »
Ce message, ou d’autres très similaires, de nombreux influenceurs roumains l’ont reçu, fin novembre, juste avant ou juste après le premier tour de la présidentielle dans ce pays. Des personnalités très influentes, comme la présentatrice télé Andreea Marin (700 000 abonnés sur Instagram) ou encore le chanteur Florin Ristei (400 000 abonnés) ; d’autres, bien moins connues, comme une blogueuse cuisine suivie par 30 000 personnes sur YouTube.
Les vidéos en question faisaient, de manière subtile, la promotion de Calin Georgescu, un candidat complotiste prorusse jusqu’ici quasi-inconnu du grand public et qui a réussi, en quelques semaines, à devenir une star de TikTok et à parvenir en tête du premier tour de la présidentielle. Cette popularité est en partie le résultat d’une campagne de promotion sur les réseaux sociaux, opaque mais très bien financée, dont les services de renseignement roumains estiment qu’elle n’a pu être menée que par un « acteur étatique » – une manière polie de désigner la Russie.
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