Richard Overy, historien : « Hitler était déterminé à organiser une fin apocalyptique »

Historien britannique, spécialiste de la seconde guerre mondiale, Richard Overy a été professeur d’histoire à l’université de Cambridge, puis au King’s College et à l’université d’Exeter. Il est l’auteur de près d’une trentaine d’ouvrages, dont The Sous les bombes : Nouvelle histoire de la guerre aérienne 1939-1945. (Flammarion, 2014) et Rain of Ruin. Tokyo, Hiroshima and the Surrender of Japan (Penguin, 2025).
Les Alliés – la Grande-Bretagne, l’Union soviétique et les Etats-Unis – pensent-ils que la guerre prendra fin en 1945 ?
Les Alliés occidentaux étaient de plus en plus optimistes et pensaient que la guerre en Europe pourrait prendre fin en 1944, une fois la France libérée. Cet espoir s’est évanoui lorsque la résistance allemande s’est renforcée. On s’attendait à ce que les bombardements aient un effet important, mais ils n’entraîneraient pas la reddition, de sorte que l’invasion de la patrie allemande depuis l’Ouest et l’Est au printemps 1945 est devenue la seule option.
Selon les prévisions, la guerre en Europe devait prendre fin à l’été 1945. Il restait la question du Japon et de la partie asiatique du front. Après la défaite allemande, on estimait que la guerre pourrait durer jusqu’à la fin de l’année 1946, voire jusqu’en 1947. C’est pourquoi tant d’efforts ont été déployés pour achever la fabrication de la bombe atomique en 1945, dans l’espoir de raccourcir la guerre. Le blocus naval et les bombardements urbains des Etats-Unis ont persuadé l’empereur du Japon et la « faction pacifiste » du gouvernement nippon de mettre fin à la guerre en août 1945.
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